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Les Ehpad ne peuvent plus refuser les animaux de compagnie

L’entrée en Ehpad représente une transition importante dans la vie d’une personne âgée. Il est recommandé de mettre toutes les chances de son côté pour que l’intégration au sein du nouveau cadre de vie se fasse de manière optimale. Si, pour certains, emmener un animal de compagnie représente une réelle priorité, ce n’était hélas pas toujours possible. Un amendement de la loi du bien vieillir oblige désormais les Ehpad à accueillir avec chaque résident qui le souhaite son animal de compagnie. 

Cet amendement fait partie des 146 ajoutés par les députés et le gouvernement à la proposition de loi du bien vieillir qui s’adresse aux établissements suivants : « Les établissements et les services qui accueillent des personnes âgées ou qui leur apportent à domicile une assistance dans les actes quotidiens de la vie, des prestations de soins ou une aide à l’insertion sociale ». L’amendement a été qualifié de “petite révolution en Ehpad”par nos confrères d’actu.fr., et pour cause ! Les animaux de compagnie sont souvent très appréciés des seniors. Il a même été prouvé qu’ils jouent un rôle essentiel pour leur santé physique et psychologique. Au moment d’entrer en Ehpad, nombre de personnes âgées sont souvent préoccupées par le fait de savoir si elles pourront emporter leur petit protégé avec elles. Si, jusqu’à présent, cette autorisation était laissée au bon vouloir des directeurs d’établissements, l’amendement de la loi du bien vieillir adoptée en première lecture en novembre 2023 donne désormais droit à tous les résidents d’Ehpad d’emménager avec leur animal de compagnie. 

Choisir plus librement son Ehpad

Il s’agit d’une excellente nouvelle pour les propriétaires d’animaux domestiques qui sont à la recherche d’un Ehpad. L’autorisation de laisser les nouveaux résidents emménager avec leur animal de compagnie vient ainsi de devenir une obligation légale pour tous les directeurs d’établissement. Auparavant, on pouvait voir pour certains établissements la mention “accepte les animaux domestiques” mais ce n’était pas toujours le cas. Pour les propriétaires qui ne s’imaginaient pas quitter leur animal de compagnie en entrant en Ehpad, cela pouvait parfois représenter une certaine contrainte lorsque l’établissement souhaité n’acceptait pas les animaux. Pire encore, les futurs résidents devaient se faire à la douloureuse idée de se séparer de leur animal. Une situation souvent décriée par les associations de protection des animaux qu’elles qualifient de tragédie, tant pour les personnes âgées privées d’un soutien affectif et émotionnel que pour les animaux séparés brutalement de leur maître.

L’amendement de la loi du bien vieillir ouvre ainsi la porte à davantage d’établissements pour les propriétaires d’animaux. Ils peuvent se concentrer sur les autres critères de choix comme l’emplacement géographique, le budget et le standing de l’établissement, tout en sachant qu’ils pourront forcément y emménager avec leur petit protégé. 

Par ailleurs, l’amendement ne s’arrête pas à l’obligation d’accueillir les animaux des résidents, mais également de prendre les dispositions nécessaires à cet accueil : “Les établissements mentionnés au 6° du I de l’article L. 312‑1 du code de l’action sociale et des familles garantissent le droit de leurs résidents d’accueillir leur animal domestique et prennent les dispositions nécessaires à leur accueil selon des modalités définies par décret pris en Conseil d’État.”

Prévenir la perte d’autonomie et lutter contre l’isolement des personnes âgées

L’amendement autorisant la présence d’animaux domestiques en Ehpad a été ajouté à la proposition de loi du bien vieillir « portant mesures pour bâtir la société du bien vieillir en France », qui vise notamment à prévenir la perte d’autonomie et à lutter contre l’isolement des personnes âgées. Un animal de compagnie joue un rôle essentiel dans la lutte contre l’isolement. Certains animaux comme les chiens sont particulièrement adaptés, grâce à leur incroyable capacité à ressentir et à partager les émotions de leur maître, ainsi qu’à communiquer avec lui. Un animal de compagnie peut jouer un grand rôle dans l’adaptation et l’intégration d’une personne âgée en Ehpad. 

Par ailleurs, il a été démontré que la présence d’un animal stimule souvent les capacités cognitives et physiques de la personne en suscitant son attention, des soins et une interaction. De plus en plus d’études démontrent les bienfaits thérapeutiques des animaux, notamment par le biais de la médiation animale, et plus particulièrement pour les personnes atteintes de démence comme Alzheimer. L’interaction avec un animal permet souvent de les rassurer, d’atténuer les symptômes de la maladie comme l’anxiété et de trouver une nouvelle forme de communication non verbale. 

Les animaux sont précieux dans la vie des seniors. En France, un foyer sur deux possède un animal domestique, dont un grand nombre de seniors. Conscients de la valeur d’un animal domestique pour la santé physique comme morale des résidents, de plus en plus d’Ehpad ont décidé d’autoriser leur présence. En généralisant et en institutionnalisant cette pratique, l’amendement de la loi pour le bien vieillir œuvre largement pour le bien-être des personnes âgées en Ehpad.

Sophie B.

Rédactrice, journaliste presse et web passionnée de lettres et de belles lettres, Sophie dispose d’une grande expérience dans le domaine de la rédaction. A la recherche de la satisfaction des lecteurs, Sophie s’attache à la clarté du sens autant qu’à la beauté du verbe. Un diplôme de Sciences Politiques tout comme une formation d’enseignante lui permettent d’allier justesse, dynamisme et rigueur au service d’un contenu unique et recherché. Elle part sans cesse à la recherche de la réalité du terrain. Ses investigations auprès des publics concernés et les interviews qu’elle mène avec professionnalisme rendent son contenu vivant et instructif. Depuis plusieurs années, Sophie met sa plume et son expertise au service des seniors, afin d’approfondir de manière claire et rigoureuse les thématiques qui les touchent de près.

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