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Comment reconnaître le syndrome de glissement ?

Difficile à identifier, le syndrome de glissement peut passer pour un manque de tonus ou une déprime passagère chez une personne âgée. Ce syndrome a surtout été mis en exergue durant la crise sanitaire liée à l’épidémie de covid-19. Sans une prise en charge adaptée, l’état de la personne peut rapidement se dégrader et mettre même sa vie en péril. Il est important de rester attentif à certains signaux d’alerte. Quels sont les signes du syndrome de glissement et comment le prévenir ?

Syndrome de glissement : définition et explications

Le syndrome de glissement est un concept clinique qui décrit une détérioration générale de la santé chez les personnes âgées. Il a été initialement évoqué et décrit par le gériatre Jean Carrié. Selon lui, il s’agit d’un processus de sénescence chez la personne âgée qui se traduit par un ralentissement de son activité vitale. Le terme de « glissement », qui a ensuite été utilisé, représente la dégradation progressive de l’état du patient, qui ressent comme une sensation de glisser lentement. Certains vont même jusqu’à le qualifier de « suicide inconscient ». Ce syndrome décrit en quelque sorte une perte de motivation de la personne âgée à continuer de vivre. Sans prise en charge, la situation peut rapidement s’aggraver et conduire à l’alitement de la personne, à une perte progressive d’autonomie, à un refus de s’alimenter et de recevoir les soins essentiels à son hygiène, avec un état de santé général qui se dégrade progressivement.

Quels sont les symptômes du syndrome de glissement

Proches des symptômes de la dépression, les signes du syndrome de glissement sont souvent difficiles à reconnaître. 

Il convient d’être particulièrement attentif lorsque l’on constate les signes suivants chez une personne âgée : 

  • perte d’appétit pouvant conduire à l’anorexie et à une dénutrition
  • faiblesse musculaire
  • apathie
  • diminution de la mobilité
  • confusion mentale
  • refus de soins
  • fatigue généralisée
  • tendance dépressive
  • déclin cognitif

La manifestation de ces symptômes et leur intensité peuvent varier d’une personne à l’autre. La convalescence ou les suites d’un choc émotionnel comme la perte d’un proche peuvent représenter des périodes plus sensibles pour une personne âgée durant lesquelles il convient d’être particulièrement vigilant. Grâce à une prise en charge adaptée, il est possible de déceler les premiers signes et de prévenir le syndrome de glissement ou d’empêcher qu’il ne s’aggrave. 

Quelles sont les causes du syndrome de glissement ?  

Comme nous l’avons mentionné, les causes du syndrome de glissement peuvent être diverses mais sont souvent liées à un événement traumatique ou à un choc : 

  • une hospitalisation
  • une chute
  • une intervention chirurgicale
  • une pathologie
  • un accident
  • la perte d’un proche
  • un changement brutal de situation

Relevons ici l’importance de bien préparer une entrée en maison de retraite. En effet, si cette décision n’est pas bien vécue par l’intéressé, elle peut représenter un terrain propice à un syndrome de glissement. Il est recommandé d’inclure autant que possible l’intéressé dans les étapes de prise de décision, la visite des établissements et autres préparatifs, afin de faciliter par la suite son intégration au sein de l’établissement. 

Comment prévenir le syndrome de glissement ? 

Le syndrome de glissement n’est pas une pathologie qui s’installe lentement mais survient généralement de manière assez brutale, ce qui le rend d’autant plus difficile à repérer. S’il est toujours possible d’agir, la prise en charge est beaucoup plus complexe lorsque les symptômes sont déjà présents. 

La prévention reste donc le meilleur moyen de protéger une personne âgée des risques de développer un syndrome de glissement. La prévention réside principalement dans la surveillance des causes et facteurs de risque qui peuvent mener au syndrome de glissement. 

Lorsque la personne doit affronter un épisode douloureux comme la perte d’un proche, il est important qu’elle se sente entourée et accompagnée. Il est essentiel d’être à l’écoute pour repérer les éventuelles sources d’angoisse et de frustration. 

Après une chute, une hospitalisation ou un accident, il est important de veiller aux meilleures conditions de réhabilitation possible, avec un suivi et des exercices adaptés, afin d’aider la personne âgée à retrouver sa mobilité rapidement et à abréger la durée de sa convalescence. Il existe une possibilité notamment de séjour temporaire en maison de retraite pour permettre à la personne de bénéficier de l’aide et de l’attention dont elle a besoin durant cette période de rétablissement. L’aménagement du domicile permet également de diminuer les risques de chutes qui représentent l’un des accidents domestiques les plus fréquents chez les personnes âgées. 

Si une entrée en maison de retraite est envisagée, une bonne préparation est importante pour que le séjour se passe bien et que la transition se fasse en douceur. 

Est-ce que l’on peut guérir du syndrome de glissement ? 

Il n’est pas aisé de soigner une personne qui souffre d’un syndrome de glissement. Cependant, plus il est décelé tôt et pris en charge rapidement, plus les chances de guérison sont grandes. La prise en charge nécessite tout d’abord une aide physique pour soigner les conséquences du refus de s’alimenter, du manque de soins et d’hygiène ainsi que des éventuelles infections qui peuvent survenir suite à une mauvaise hygiène de vie. La personne a également besoin d’un soutien psychologique, afin de retrouver goût à la vie et de sortir de cette spirale de “glissement”. La tâche est complexe pour un aidant familial et si la personne âgée vit à domicile, il est recommandé de se faire aider par des professionnels et de consulter un médecin. Des soins infirmiers seront probablement nécessaires, surtout si différents troubles sont déjà apparus suite au syndrome de glissement comme des escarres, une déshydratation ou des infections, notamment urinaires. Un programme de rééducation peut également être mis en place avec un kinésithérapeute ou un ergothérapeute afin d’aider la personne à renforcer ses muscles et à retrouver sa mobilité.

Sophie B.

Rédactrice, journaliste presse et web passionnée de lettres et de belles lettres, Sophie dispose d’une grande expérience dans le domaine de la rédaction. A la recherche de la satisfaction des lecteurs, Sophie s’attache à la clarté du sens autant qu’à la beauté du verbe. Un diplôme de Sciences Politiques tout comme une formation d’enseignante lui permettent d’allier justesse, dynamisme et rigueur au service d’un contenu unique et recherché. Elle part sans cesse à la recherche de la réalité du terrain. Ses investigations auprès des publics concernés et les interviews qu’elle mène avec professionnalisme rendent son contenu vivant et instructif. Depuis plusieurs années, Sophie met sa plume et son expertise au service des seniors, afin d’approfondir de manière claire et rigoureuse les thématiques qui les touchent de près.

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