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Quel est le coût d’un Gir 1 en Ehpad ?

Le GIR 1 correspond au niveau de dépendance le plus élevé chez les personnes âgées. Lorsqu’un résident entre en Ehpad avec une évaluation en GIR 1, cela a des conséquences directes sur le tarif dépendance qu’il devra payer et sur les aides financières auxquelles il peut prétendre. Qu’est-ce que le GIR 1 ? Quels sont les besoins spécifiques d’une personne classée en GIR 1 ? Comment se calcule le tarif dépendance en Ehpad pour un GIR 1 ? 

Qu’est-ce que le GIR 1 ?

Le GIR 1 fait partie de la grille AGGIR (Autonomie Gérontologique Groupes Iso-Ressources), une échelle de mesure nationale utilisée par les professionnels du secteur médico-social pour évaluer le degré de dépendance d’une personne âgée. Cette grille comprend 6 niveaux, numérotés de 1 à 6, où plus le chiffre est élevé et plus la personne est autonome. Le GIR 1 représente donc le niveau de dépendance le plus élevé, correspondant à une perte d’autonomie totale.

Le Code de l’action sociale et des familles donne une définition précise du GIR 1 : « Le GIR 1 comprend des personnes confinées au lit ou au fauteuil, ayant perdu leur activité mentale, corporelle, locomotrice et sociale, qui nécessitent une présence indispensable et continue d’intervenants. »

Concrètement, une personne classée en GIR 1 présente une dépendance totale. Elle est généralement confinée au lit ou dans un fauteuil roulant et ne peut accomplir seule aucun des actes essentiels de la vie quotidienne. Ses fonctions physiques et mentales sont gravement altérées, nécessitant une assistance permanente pour tous les gestes du quotidien : toilette, habillage, alimentation, élimination, transferts et déplacements.

La caractéristique principale du GIR 1 réside dans le besoin d’une présence continue, 24 heures sur 24. Cette présence est indispensable pour assurer la sécurité et le bien-être de la personne, que ce soit à domicile ou en établissement. Selon l’INSEE, environ 19 % des personnes en GIR 1 vivent encore à domicile, ce qui montre que cette solution, bien que minoritaire et très complexe à organiser, reste envisageable dans certaines situations.

Comment est évalué le GIR 1 ?

L’évaluation du Gir 1 se fait à l’aide de la grille AGGIR qui comprend 17 critères ou variables, dont 10 sont déterminants pour déterminer le GIR de la personne. Les 7 autres critères servent notamment à établir le plan d’aide dans le cadre d’une demande d’Allocation personnalisée d’autonomie (APA) à domicile.

Les 10 critères déterminants sont les suivants : cohérence (capacité à communiquer et se comporter de manière sensée), orientation (aptitude à se repérer dans le temps et l’espace), toilette (capacité à se laver), habillage (aptitude à s’habiller et se déshabiller), alimentation (capacité à manger les aliments préparés), élimination (capacité à assumer l’hygiène de l’élimination), transferts (aptitude à se lever, se coucher et s’asseoir), déplacements à l’intérieur, déplacements à l’extérieur, et communication à distance.

Chacun de ces critères est noté A, B ou C selon les capacités de la personne. Pour être classée en GIR 1, la personne doit obtenir la notation C (actes non accomplis seul) pour la quasi-totalité de ces critères, reflétant une dépendance totale.

En Ehpad, l’évaluation du GIR est réalisée par le médecin coordonnateur de l’établissement en concertation avec l’équipe soignante. Cette évaluation est réévaluée régulièrement en fonction de l’évolution de l’état de santé du résident. Elle est essentielle car elle détermine le tarif dépendance applicable et l’accès aux aides financières.

Les besoins spécifiques d’une personne de GIR 1 en Ehpad

Une personne classée en GIR 1 nécessite une assistance totale et continue dans tous les actes de la vie quotidienne. Ses besoins sont multiples et requièrent une présence permanente des équipes soignantes.

Concernant la mobilité, la personne de GIR 1 est généralement confinée au lit ou au fauteuil roulant. Elle ne peut pas se déplacer seule ni changer de position sans l’aide d’un tiers. Les transferts (passage du lit au fauteuil, du fauteuil aux toilettes) nécessitent systématiquement l’intervention de deux soignants pour garantir la sécurité. Cette immobilité importante expose la personne à des risques d’escarres, de troubles circulatoires et de raideurs articulaires, nécessitant des changements de position réguliers et des soins préventifs constants.

Pour les soins d’hygiène et de confort, la personne de GIR 1 a besoin d’une aide totale pour tous les gestes : toilette complète au lit ou au fauteuil douche adapté, habillage et déshabillage, soins de nursing pour l’élimination. Ces actes essentiels mobilisent plusieurs fois par jour les aides-soignants et les infirmiers de l’établissement. L’installation de protections et les changes réguliers font partie du quotidien de l’accompagnement.

Concernant l’alimentation, la personne peut nécessiter une aide totale pour s’alimenter. Certains résidents de GIR 1 peuvent encore manger seuls une fois installés, mais beaucoup nécessitent d’être alimentés à la cuillère, verre après verre. Le risque de fausses routes est important et nécessite une surveillance constante pendant les repas. Dans certains cas, une alimentation par sonde ou une texture modifiée des aliments devient nécessaire pour garantir la sécurité alimentaire.

Par ailleurs, une personne en GIR 1 présente généralement des altérations majeures de ses fonctions mentales. La désorientation temporelle et spatiale est complète, les troubles de la cohérence dans la communication sont importants, et la personne peut présenter une incapacité totale à prendre des décisions, même simples. Dans les situations les plus sévères, notamment pour les personnes atteintes de la maladie d’Alzheimer au dernier stade, la perte de reconnaissance de l’entourage est fréquente.

Pour assurer la sécurité d’une personne de Gir 1, l’Ehpad doit mettre en place une surveillance permanente. Les dispositifs d’appel d’urgence dans la chambre, la surveillance nocturne renforcée, et parfois la mise en place d’une unité de vie protégée pour les troubles du comportement importants font partie des mesures essentielles. Le risque de chute, même confiné au lit ou au fauteuil, reste présent et nécessite des aménagements spécifiques : barrières de lit, système d’alarme de mobilité, surveillance rapprochée.

La composition de la facture en Ehpad pour un résident de GIR 1

La facture en Ehpad se décompose en trois parties distinctes, chacune ayant son propre mode de financement. Cette décomposition, parfois complexe à comprendre, permet de distinguer les différentes prestations offertes et leurs modes de prise en charge.

Le tarif hébergement comprend toutes les prestations liées à l’hébergement du résident : la chambre, les repas, l’entretien des locaux, les charges et les animations. Ce tarif représente en moyenne entre 75 et 93 % du prix total en Ehpad. En 2025, le tarif hébergement moyen s’élève à environ 77,95 euros par jour en chambre simple, soit environ 2 340 euros par mois, avec de fortes variations selon la localisation géographique de l’établissement. Ce tarif reste entièrement à la charge du résident ou de sa famille, mais peut être allégé par des aides au logement.

Le tarif dépendance comprend l’accompagnement et la prise en charge nécessaires à chaque résident dans les gestes du quotidien. Ce tarif varie selon le GIR de la personne. Les Ehpad présentent trois tarifs pour la dépendance : le tarif GIR 1-2 pour les personnes les plus dépendantes (le plus élevé), le tarif GIR 3-4 pour les personnes à dépendance moyenne, et le tarif GIR 5-6 qui est le tarif de base, également appelé ticket modérateur.

En 2025, selon les données disponibles, le tarif dépendance moyen pour un GIR 1-2 s’élève à environ 22 euros par jour, tandis que le tarif GIR 5-6 (ticket modérateur) est d’environ 6 euros par jour. Ces montants varient toutefois selon les établissements.

Pour un résident de GIR 1, le tarif dépendance est donc le plus élevé de tous les niveaux, identique à celui du GIR 2. C’est sur cette partie de la facture que le résident peut bénéficier d’une aide financière au titre de l’APA en établissement, qui peut réduire considérablement le reste à charge.

Le tarif soins comprend les équipements médicaux nécessaires et les interventions du personnel soignant (médecin coordonnateur, infirmiers, aides-soignants). Cette partie de la facture est entièrement prise en charge par la Sécurité Sociale qui alloue un financement directement à l’établissement. Le résident n’a donc rien à payer pour ce volet, quel que soit son niveau de dépendance.

Le calcul de l’APA en établissement pour un GIR 1

L’Allocation personnalisée d’autonomie en établissement permet de réduire significativement le coût du tarif dépendance. Pour les personnes de GIR 1, l’APA est maximale puisqu’il s’agit du niveau de dépendance le plus élevé. Le montant de l’APA accordé dépend à la fois du tarif dépendance pratiqué par l’établissement et des ressources du résident.

Le calcul de l’APA pour un GIR 1 en EHPAD en 2025 se fait de la manière suivante :

Pour des ressources inférieures ou égales à 2 799,19 euros par mois, le résident ne paie que le ticket modérateur, c’est-à-dire le tarif dépendance des GIR 5-6. L’APA prend en charge la totalité de la différence entre le tarif dépendance GIR 1-2 et le tarif GIR 5-6. Dans ce cas, le montant de l’APA peut atteindre jusqu’à environ 500 euros par mois selon l’établissement.

Pour des ressources comprises entre 2 799,20 euros et 4 306,44 euros par mois, le résident doit s’acquitter du ticket modérateur (tarif GIR 5-6) auquel s’ajoute une participation progressive de 0 à 80 % de la différence entre le tarif dépendance GIR 1-2 et le tarif GIR 5-6, selon le montant exact de ses revenus.

Pour des ressources supérieures à 4 306,45 euros par mois, le résident paie le tarif de base (GIR 5-6) plus 80 % de la différence entre le tarif dépendance GIR 1-2 et le tarif GIR 5-6.

L’APA est versée directement à l’établissement qui la déduit automatiquement de la facture du résident.

L’expérimentation du forfait global unique dans 23 départements

Depuis le 1er juillet 2025, une expérimentation importante a été lancée dans 23 départements français, concernant environ 1 EHPAD sur 5. Cette réforme marque un changement profond dans la prise en charge de la dépendance en Ehpad et concerne particulièrement les personnes en GIR 1.

Dans les établissements concernés par cette expérimentation, le tarif dépendance et le tarif soins ont été fusionnés en un forfait global unique (FGU). Ce nouveau système tarifaire remplace le calcul personnalisé du tarif dépendance par une participation journalière fixe de 6,10 euros par jour, soit environ 183 euros par mois, identique pour tous les résidents quel que soit leur niveau de dépendance.

Concrètement, pour un résident de GIR 1 dans un établissement expérimental :

  • Les tarifs dépendance GIR 1-2 et GIR 3-4 sont supprimés
  • Tout nouveau résident paie un forfait unique de 6,10 euros par jour
  • Les résidents déjà présents dans l’établissement avant l’expérimentation conservent leur ancien ticket modérateur s’il est inférieur à 6,10 euros
  • L’APA en établissement n’est plus versée puisque la majorité des coûts liés à la dépendance est désormais couverte par la Sécurité sociale

Pour les personnes en GIR 1, cette réforme représente un avantage financier considérable. Alors qu’auparavant, même avec l’APA, le reste à charge pouvait être important (entre 180 et 540 euros par mois selon les ressources), le forfait unique fixe le reste à charge à 183 euros par mois maximum, quel que soit le niveau de revenus.

Cette réforme vise à simplifier la lecture des factures, renforcer la transparence et surtout éviter que le niveau de dépendance n’ait un impact financier direct sur les familles. Si l’expérience s’avère concluante jusqu’à fin 2026, elle pourrait être généralisée à l’ensemble des EHPAD français à partir de 2027.

L’APA à domicile pour un GIR 1 : une option complexe mais possible

Bien que minoritaire, le maintien à domicile d’une personne en GIR 1 reste envisageable dans certaines situations, notamment lorsque la personne souhaite absolument rester dans son environnement familier et que la famille peut s’organiser pour assurer une présence continue.

Pour le maintien à domicile d’une personne en GIR 1, l’APA peut atteindre son montant maximal. En 2025, le plafond mensuel de l’APA pour le GIR 1 à domicile s’élève à 2 045,56 euros. Ce montant permet de financer un plan d’aide incluant des heures importantes d’auxiliaires de vie, des soins infirmiers à domicile, la livraison de repas, la téléassistance renforcée, et l’adaptation du logement.

Le calcul de l’APA à domicile pour un GIR 1 dépend des ressources du bénéficiaire selon un barème progressif. Aucune participation n’est demandée pour les revenus inférieurs à 918,29 euros mensuels. Entre 918,29 et 3 381,80 euros, une participation croissante est appliquée. Au-delà, la participation atteint son maximum, mais l’APA continue d’apporter un soutien financier substantiel.

Toutefois, même avec l’APA maximale, le maintien à domicile d’une personne en GIR 1 reste un défi majeur sur le plan organisationnel. La présence continue nécessaire représente un coût très élevé qui dépasse souvent largement le plafond de l’APA, obligeant la famille à compléter par ses propres moyens ou à s’organiser pour assurer elle-même une partie de l’accompagnement.

Les démarches pour obtenir l’APA en établissement pour un GIR 1

La demande d’APA en établissement doit être effectuée auprès du conseil départemental du lieu où se situe l’Ehpad. Les démarches sont généralement initiées et accompagnées par l’établissement lui-même, qui connaît bien les procédures et aide les familles dans cette démarche administrative.

Le dossier de demande comprend plusieurs pièces justificatives : un formulaire de demande d’APA spécifique à l’établissement, une copie de la pièce d’identité du résident, un justificatif de domicile (celui de l’Ehpad), les avis d’imposition ou de non-imposition sur les revenus, ainsi que les relevés de compte bancaire des trois derniers mois. L’établissement fournit également une évaluation du GIR du résident réalisée par le médecin coordonnateur à partir de la grille AGGIR.

Une fois le dossier complet déposé, le conseil départemental dispose de deux mois pour instruire la demande et notifier sa décision. En cas d’urgence sociale ou médicale, l’APA peut être attribuée à titre provisoire pour un montant forfaitaire en attendant l’instruction complète du dossier. Cette mesure est particulièrement utile pour les personnes en GIR 1 dont la situation nécessite une prise en charge immédiate.

Le montant de l’APA attribué est notifié par courrier au bénéficiaire et à l’établissement. L’allocation est ensuite versée mensuellement, directement à l’Ehpad qui la déduit automatiquement de la facture du résident. 

La possibilité de réévaluation du GIR

Dans certaines situations, une réévaluation du GIR peut être demandée. Bien que le GIR 1 soit déjà le niveau de dépendance maximal, des situations particulières peuvent justifier une réévaluation, notamment en cas d’amélioration exceptionnelle de l’état de santé suite à des soins intensifs ou une rééducation importante.

Plusieurs cas sont éligibles à une demande de réévaluation du niveau de GIR : une évolution significative de l’état de santé (amélioration ou aggravation), un retour d’hospitalisation avec changement notable de l’autonomie, l’apparition de nouvelles pathologies, ou au contraire la stabilisation d’une situation qui semblait plus préoccupante lors de la première évaluation.

La demande de réévaluation peut être initiée par la famille, le médecin traitant, ou l’équipe de l’Ehpad. Elle donne lieu à une nouvelle évaluation complète par le médecin coordonnateur de l’établissement, qui déterminera si le GIR doit être maintenu ou modifié. En cas de changement de GIR, le montant de l’APA et le tarif dépendance seront automatiquement ajustés.

Ainsi, le Gir 1 représente le niveau le plus élevé de dépendance, nécessitant un accompagnement de tous les instants et une prise en charge adaptée. Les Ehpad représentent généralement le lieu de vie le plus adapté pour des personnes âgées de Gir 1 dans des conditions optimales, même si le maintien à domicile reste parfois possible. Pour faire face au coût de la dépendance en Ehpad, les résidents peuvent bénéficier d’aides financières comme l’APA en établissement.

Sophie B.

Rédactrice, journaliste presse et web passionnée de lettres et de belles lettres, Sophie dispose d’une grande expérience dans le domaine de la rédaction. A la recherche de la satisfaction des lecteurs, Sophie s’attache à la clarté du sens autant qu’à la beauté du verbe. Un diplôme de Sciences Politiques tout comme une formation d’enseignante lui permettent d’allier justesse, dynamisme et rigueur au service d’un contenu unique et recherché. Elle part sans cesse à la recherche de la réalité du terrain. Ses investigations auprès des publics concernés et les interviews qu’elle mène avec professionnalisme rendent son contenu vivant et instructif. Depuis plusieurs années, Sophie met sa plume et son expertise au service des seniors, afin d’approfondir de manière claire et rigoureuse les thématiques qui les touchent de près.

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