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Un vaccin contre le zona réduirait les risques de démence

En 2024, la HAS a recommandé l’utilisation d’un nouveau vaccin contre le zona, le Shingrix. Au-delà de son efficacité contre le zona, les résultats d’une étude publiée le 2 avril dans la revue Nature montrent que ce vaccin pourrait également protéger contre la démence durant plusieurs années qui suivent la vaccination. 

Depuis mars 2024, le Shingrix est recommandé par la Haute Autorité de Santé pour la vaccination contre le zona auprès de certaines populations à risque et notamment les personnes de plus de 65 ans. Or, le virus du zona, de la famille de l’herpès, pourrait être impliqué dans le développement de la démence. 

D’après une étude publiée le 2 avril 2025 dans la célèbre revue scientifique Nature, la vaccination contre le zona pourrait réduire de 20% les risques de développer une démence dans les 7 années qui suivent l’injection.

La vaccination contre le zona recommandée pour les personnes âgées  

Le zona (ou herpès zoster) est une réactivation du virus varicelle-zona (VZV). En effet, après une varicelle, qui survient généralement dans l’enfance, le virus reste latent dans les ganglions nerveux et peut se réveiller des années plus tard sous forme de zona, lorsque le système immunitaire est affaibli. 

Le zona se manifeste sous la forme d’une éruption cutanée localisée sur le visage ou le corps, accompagnée d’une sensation de brûlure ou de picotements et parfois de fièvre. Le virus peut parfois occasionner des complications plus graves chez certaines personnes comme des douleurs nerveuses chroniques pouvant durer des mois, voire des années après l’infection, une surinfection des lésions cutanées, des lésions oculaires ou, plus rarement, une atteinte neurologique.

En France, le vaccin Shingrix est recommandé pour prévenir le zona, principalement chez les personnes risquant de développer une forme sévère de la maladie. La vaccination est notamment recommandée pour les personnes à partir de 65 ans ou, entre 18 et 64 ans, en cas de comorbidités ou d’immunodépression. La vaccination permet de réduire fortement le risque de zona et surtout de complications chez les personnes à risque.

Une méthode d’analyse novatrice

Jusqu’à présent, les études basées sur des cohortes et des données de dossiers de santé électroniques portant sur l’effet de la vaccination sur la démence se sont contentées de comparer la survenue de la démence entre les personnes ayant reçu un vaccin donné et celles ne l’ayant pas reçu, une hypothèse que l’on ne peut pas vérifier empiriquement, selon les chercheurs de la présente étude.  

Les chercheurs ont donc proposé une approche différente des études existantes en comparant les données de personnes éligibles au vaccin à celles de personnes non éligibles. Pour cela, ils se sont basés sur une particularité propre au pays de Galles : l’éligibilité au vaccin contre le zona était déterminée en fonction de la date exacte de naissance des individus. Les personnes nées avant le 2 septembre 1933 n’étaient pas éligibles et ne l’ont jamais été, tandis que celles nées le 2 septembre 1933 ou après étaient éligibles pendant au moins un an pour recevoir le vaccin. “Notre approche analytique compare principalement les personnes non éligibles à la vaccination contre le zona parce qu’elles ont eu 80 ans juste avant le lancement du programme, à celles éligibles parce qu’elles ont eu 80 ans juste après.” Selon les chercheurs, cette méthode permet d’éviter plusieurs biais d’analyse, de prouver un véritable lien de causalité et non uniquement une corrélation, contrairement aux études antérieures. 

Les données détaillées de dossiers médicaux électroniques issues des soins de santé primaires et secondaires de 282 541 adultes assurés au pays de Galles, ainsi que les données du registre national des décès ont été utilisées.

Par ailleurs, pour analyser les liens de causalité entre le vaccin et les incidences de démence, une personne était considérée comme ayant développé une démence si :

  • Un nouveau diagnostic de démence apparaissait dans les dossiers électroniques de santé (incluant les soins primaires et secondaires)
  • La démence était mentionnée comme cause principale ou contributive de décès sur le certificat de décès. 

Le vaccin a réduit de 20% les risques de développer une démence

De plus en plus d’études suggèrent que les virus de la famille de l’herpès pourraient jouer un rôle dans l’apparition de la démence. 

Sur la base des données récoltées à grande échelle, l’équipe de chercheurs a tenté de déterminer l’effet du vaccin vivant atténué contre le zona sur l’incidence de diagnostics de démence. 

Les résultats ont montré que la vaccination contre le zona a réduit la probabilité d’un nouveau diagnostic de démence de 20% sur une période de suivi de 7 ans. Par ailleurs, cet effet protecteur était plus marqué chez les femmes que chez les hommes. 

Pour conclure, les chercheurs évoquent plusieurs avantages du vaccin contre le zona pour prévenir la démence : “L’importance des effets observés, combinée au coût relativement faible du vaccin contre le zona, suggère que, si ces résultats sont bien causaux, ce vaccin pourrait s’avérer à la fois beaucoup plus efficace et plus rentable pour prévenir ou retarder la démence que les interventions pharmaceutiques actuelles.” 

Source : A natural experiment on the effect of herpes zoster vaccination on dementia

Sophie B.

Rédactrice, journaliste presse et web passionnée de lettres et de belles lettres, Sophie dispose d’une grande expérience dans le domaine de la rédaction. A la recherche de la satisfaction des lecteurs, Sophie s’attache à la clarté du sens autant qu’à la beauté du verbe. Un diplôme de Sciences Politiques tout comme une formation d’enseignante lui permettent d’allier justesse, dynamisme et rigueur au service d’un contenu unique et recherché. Elle part sans cesse à la recherche de la réalité du terrain. Ses investigations auprès des publics concernés et les interviews qu’elle mène avec professionnalisme rendent son contenu vivant et instructif. Depuis plusieurs années, Sophie met sa plume et son expertise au service des seniors, afin d’approfondir de manière claire et rigoureuse les thématiques qui les touchent de près.

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