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La FDA autorise un nouveau test sanguin pour diagnostiquer Alzheimer

Encore une avancée majeure pour la lutte contre la maladie d’Alzheimer. Tandis que de nouveaux médicaments font leur apparition sur le marché américain et européen, la recherche progresse également du côté du dépistage précoce et du diagnostic de cette pathologie, la plus fréquente des maladies neurodégénératives. La FDA vient de donner son feu vert à un test sanguin révolutionnaire pour diagnostiquer la maladie d’Alzheimer. En quoi consiste ce test? Quels sont les enjeux pour les malades et les familles? 

L’importance du dépistage précoce de la maladie d’Alzheimer

La lutte contre la maladie d’Alzheimer a connu plusieurs étapes décisives ces dernières années. Avec l’arrivée de nouveaux médicaments, issus notamment de l’immunothérapie, sur le marché américain, puis européen, la voie thérapeutique a connu une avancée majeure. Pour la première fois dans l’histoire de la thérapeutique Alzheimer, ces médicaments tentent de stopper, ralentir, voire inverser le processus de destruction des neurones et le déclin cognitif et n’agissent pas uniquement sur les symptômes, contrairement aux médicaments disponibles jusque-là. 

Par ailleurs, l’un des enjeux posés par cette nouvelle ère thérapeutique est l’intérêt d’un dépistage précoce de la maladie, permettant de bénéficier de l’effet optimal de ces médicaments dont la recherche a montré un potentiel prometteur pour réduire le déclin cognitif aux stades précoces de la maladie. 

L’autorisation d’un nouveau test sanguin révolutionnaire par la FDA, l’agence américaine des produits alimentaires et des médicaments, le 16 mai dernier, contribue largement à ouvrir la voie vers une meilleure prise en charge de la maladie d’Alzheimer et représente une avancée prometteuse vers un diagnostic non invasif et accessible.

Un nouveau test sanguin pour diagnostiquer la maladie d’Alzheimer

Les méthodes actuelles de diagnostic de la maladie d’Alzheimer reposent sur une évaluation médicale complète. 

Le diagnostic est posé à la suite de plusieurs examens, dont : 

  • des tests cognitifs et neuropsychologiques
  • un bilan biologique
  • des examens d’imagerie cérébrale (IRM, scanner…)
  • une ponction lombaire pour analyser le liquide céphalorachidien 

Certains de ces examens peuvent être particulièrement coûteux et invasifs. 

Cette étude propose un moyen innovant d’améliorer la fiabilité des méthodes actuelles et de faciliter un diagnostic précoce, grâce à un test sanguin basé sur une combinaison de biomarqueurs et d’intelligence artificielle.

Précisons cependant que ce test sanguin n’a pas pour vocation de remplacer entièrement les méthodes de diagnostic actuelles.

L’étude présente ainsi le test sanguin B-HEALED, combinant 19 biomarqueurs sanguins (protéines et métabolites) à un algorithme d’IA, capable de prédire de manière précoce la maladie d’Alzheimer.

Les chercheurs ont analysé des échantillons de sang issus de 345 participants, suivis pendant une période pouvant aller jusqu’à 13 ans. En croisant ces données biologiques avec les informations cliniques disponibles, ils ont pu classer les participants selon la présence ou non de troubles cognitifs (Alzheimer ou non). Cette approche leur a permis d’identifier des biomarqueurs sanguins capables de prédire, avec un bon niveau de précision, si une personne est susceptible de développer la maladie d’Alzheimer dans le futur.

En résumé, sur la base de 19 biomarqueurs sanguins identifiés, les chercheurs ont pu élaborer un algorithme basé sur les outils de l’intelligence artificielle capable de prédire si une personne sera atteinte de la maladie d’Alzheimer. 

Réduire les erreurs de diagnostic grâce à un simple test sanguin

Les critères actuels pour diagnostiquer les premiers signes de troubles cognitifs ou de démence légère due à la maladie d’Alzheimer sont principalement les évaluations cognitives et la présence de plaques amyloïdes. Or, comme le soulignent les protagonistes de l’étude, “bien que ces critères présentent une sensibilité élevée pour prédire la maladie d’Alzheimer chez les patients atteints de troubles cognitifs, leur spécificité demeure limitée.” La sensibilité étant la détection des cas positifs, tandis que la spécificité représente l’exclusion des cas négatifs. Ils précisent ainsi qu’avec ces méthodes traditionnellesil est possible que jusqu’à 25% des patients non déments présentant des plaques amyloïdes soient mal diagnostiqués comme ayant un trouble cognitif léger dû à la maladie d’Alzheimer, alors qu’ils souffrent en réalité d’un autre trouble cérébral.”

Au contraire, le nouveau test sanguin a montré davantage de précision tant dans la sensibilité (65.4%) que pour la spécificité (93%). Ces résultats sont donc très prometteurs pour améliorer la fiabilité du diagnostic et particulièrement pour réduire considérablement les risques de diagnostiquer certains patients avec la maladie d’Alzheimer alors qu’ils sont atteints d’un autre trouble. 

Ainsi, l’autorisation de ce nouveau test sanguin par la FDA marque un tournant majeur pour le diagnostic de la maladie d’Alzheimer. Grâce à une approche novatrice combinant biomarqueurs et intelligence artificielle, il offre une alternative moins coûteuse et moins invasive aux méthodes actuelles. Combiné aux critères de diagnostic traditionnels, ce test pourrait permettre d’atteindre un degré très élevé de fiabilité, y compris pour certains troubles cognitifs qui risquent d’être attribués à tort à la maladie d’Alzheimer, un diagnostic erroné qui prive les patients d’une prise en charge adaptée. 

En permettant un diagnostic plus fiable dès les premiers symptômes, ce test sanguin ouvre la voie à une prise en charge plus précoce, optimisant ainsi l’efficacité des nouveaux traitements disponibles. Si cette avancée reste, pour l’instant, limitée aux États-Unis, elle illustre clairement l’importance d’investir dans la recherche et l’innovation pour répondre à l’un des plus grands défis du vieillissement : détecter la maladie d’Alzheimer à ses stades débutants et pouvoir faire reculer le déclin cognitif.  

The Journal of Prevention of Alzheimer’s Disease, mai 2024

 

Sophie B.

Rédactrice, journaliste presse et web passionnée de lettres et de belles lettres, Sophie dispose d’une grande expérience dans le domaine de la rédaction. A la recherche de la satisfaction des lecteurs, Sophie s’attache à la clarté du sens autant qu’à la beauté du verbe. Un diplôme de Sciences Politiques tout comme une formation d’enseignante lui permettent d’allier justesse, dynamisme et rigueur au service d’un contenu unique et recherché. Elle part sans cesse à la recherche de la réalité du terrain. Ses investigations auprès des publics concernés et les interviews qu’elle mène avec professionnalisme rendent son contenu vivant et instructif. Depuis plusieurs années, Sophie met sa plume et son expertise au service des seniors, afin d’approfondir de manière claire et rigoureuse les thématiques qui les touchent de près.

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