L’hébergement temporaire en Ehpad est un dispositif essentiel aux personnes âgées autonomes ou en perte d’autonomie, favorisant à la fois le maintien à domicile et la transition vers un établissement. Souvent méconnu, il répond pourtant à différents besoins et situations, offrant une prise en charge adaptée et une solution de répit aux aidants. Comment fonctionne l’hébergement temporaire en Ehpad ? Quelles sont les conditions d’admission ?
Hébergement temporaire en EHPAD : définition et fonctionnement
L’hébergement temporaire en EHPAD, aussi appelé séjour temporaire ou accueil temporaire, permet d’accueillir une personne âgée pour une durée limitée, allant de quelques jours à plusieurs mois, sans engagement à long terme. Contrairement à l’hébergement permanent qui nécessite une inscription définitive, cette formule d’accueil offre une grande flexibilité et s’adapte à des besoins ponctuels.
En pratique, la personne âgée dispose d’une chambre individuelle ou partagée au sein de l’établissement, avec accès à l’ensemble des services proposés : restauration, soins médicaux, animations, accompagnement au quotidien. Elle bénéficie du même niveau d’encadrement et de sécurité que les résidents permanents, avec une équipe soignante présente 24h/24 et un médecin coordonnateur.
La durée maximale de séjour en hébergement temporaire est généralement de 90 jours par an, renouvelables sous certaines conditions. Cette limite permet de préserver le caractère temporaire du dispositif tout en offrant une souplesse suffisante pour répondre aux différentes situations que peuvent rencontrer les familles. Un séjour temporaire en Ehpad peut faire l’objet de remboursements, dans le cadre notamment du plan d’aide de l’APA à domicile.
Dans quelles situations opter pour un séjour temporaire en maison de retraite ?
Convalescence après une hospitalisation
L’hébergement temporaire représente une solution idéale lors d’une période de convalescence après une hospitalisation ou une intervention chirurgicale. La personne âgée bénéficie alors d’un accompagnement médicalisé adapté à son état de santé, avec des soins infirmiers quotidiens et une surveillance médicale, le temps de retrouver suffisamment d’autonomie pour rentrer à domicile en toute sécurité.
Répit pour les aidants familiaux
Cette formule permet d’offrir un répit indispensable aux aidants familiaux qui accompagnent un proche âgé au quotidien. Prendre soin d’une personne âgée dépendante représente une charge physique et émotionnelle considérable. Le séjour temporaire en Ehpad permet aux aidants de prendre des vacances, de se ressourcer ou de faire face à leurs propres contraintes personnelles ou professionnelles, tout en ayant l’esprit tranquille concernant la prise en charge de leur proche.
Solution d’urgence en cas d’absence de l’aidant
En cas d’hospitalisation de l’aidant principal ou d’absence prolongée de l’auxiliaire de vie habituelle, l’accueil temporaire en établissement constitue une réponse rapide et sécurisante. Cette solution d’urgence évite l’isolement de la personne âgée et garantit la continuité de sa prise en charge. Par ailleurs, l’aidant peut avoir besoin d’une période consacrée à sa propre santé, pour subir une intervention ou recevoir un traitement, par exemple, même s’il ne s’agit pas d’une hospitalisation urgente.
Sécurité pendant l’hiver ou les périodes à risque
Pour les personnes âgées vivant seules à domicile, l’hébergement temporaire constitue une solution sécurisante pendant les périodes difficiles, notamment l’hiver où les risques de chute et d’isolement sont plus grands, où lors des périodes estivales pour les préserver des risques de déshydratation. Il peut s’agir également d’une réponse adaptée en cas de travaux importants au domicile ou de réaménagement des aides à domicile.
Période d’essai avant l’entrée définitive
Enfin, le séjour temporaire permet de tester la vie en établissement avant d’envisager une entrée définitive en maison de retraite. Cette période d’essai, sans engagement, aide la personne âgée et sa famille à se familiariser avec le fonctionnement de l’Ehpad, à rencontrer l’équipe soignante et les autres résidents, et à prendre une décision éclairée concernant un éventuel hébergement permanent. Cette transition progressive facilite grandement l’acceptation psychologique de l’entrée en établissement.
Admission en hébergement temporaire : conditions et démarches
Les conditions d’accès
Pour accéder à l’hébergement temporaire en Ehpad, il n’est pas forcément nécessaire de disposer d’une évaluation Gir (groupe iso-ressources) ni d’un dossier complet d’admission comme pour l’hébergement permanent, même si certains établissements peuvent demander ces informations pour mieux adapter leur prise en charge. En revanche, un certificat médical récent, datant de moins de 3 mois, est systématiquement requis, afin de garantir la capacité de l’établissement à répondre aux besoins de santé de la personne.
Comment trouver une place en séjour temporaire ?
Les démarches sont relativement simples mais nécessitent d’anticiper, particulièrement pendant les périodes de forte affluence comme l’été ou les fêtes de fin d’année. Il est possible de contacter directement les Ehpad souhaités pour vérifier la disponibilité de places en hébergement temporaire..
Il est important de bien se renseigner au préalable car toutes les structures ne proposent pas ce service d’accueil temporaire, et celles qui en disposent n’ont parfois que quelques places dédiées. Notre plateforme Booking Seniors vous permet de rechercher facilement les Ehpad proposant de l’hébergement temporaire près de chez vous et de comparer leurs disponibilités et leurs tarifs.
Constitution du dossier d’admission temporaire
Le dossier d’admission en séjour temporaire comprend généralement :
- Documents administratifs : pièce d’identité, justificatif de domicile, attestation de sécurité sociale, carte de mutuelle
- Justificatifs médicaux: certificat médical complété par le médecin traitant, liste des traitements en cours, carnet de vaccination
- Évaluation de l’autonomie : dans certains cas, une évaluation du Gir peut être demandée
- Contrat de séjour temporaire : précisant la durée du séjour, les conditions tarifaires et les modalités de sortie
Il est vivement recommandé de prévoir une visite de l’établissement avant l’admission, afin que la personne âgée puisse se familiariser avec les lieux, rencontrer l’équipe soignante et poser toutes ses questions. Cette première prise de contact facilite grandement l’intégration lors de l’arrivée effective et réduit l’anxiété liée au changement d’environnement.
Tarif hébergement temporaire Ehpad : prix et aides financières
Quel est le coût d’un séjour temporaire ?
Le tarif de l’hébergement temporaire en Ehpad est le même que celui pratiqué par chaque établissement pour les séjours permanents.
Il se compose de trois volets :
- Tarif hébergement : chambre, restauration, entretien du linge, animations
- Tarif dépendance : selon le niveau de perte d’autonomie (GIR)
- Tarif soins : pris en charge par l’Assurance maladie
En moyenne, le coût journalier d’un hébergement temporaire se situe entre 50 et 120 euros selon le type d’établissement (public, privé associatif ou privé commercial), sa localisation géographique et le niveau de confort proposé. Les Ehpad en Île-de-France et sur la Côte d’Azur affichent généralement des tarifs plus élevés qu’en province.
Pour un séjour d’un mois, le coût total peut donc varier entre 1 500 et 3 600 euros. Ce tarif peut sembler élevé, mais plusieurs aides financières existent pour alléger cette charge.
L’APA en hébergement temporaire
L’Allocation Personnalisée d’Autonomie (APA à domicile) peut être mobilisée pour financer une partie du tarif dépendance, même dans le cadre d’un séjour temporaire en Ehpad. Si la personne bénéficie déjà de l’APA à domicile, elle peut demander une révision temporaire de son plan d’aide auprès du conseil départemental pour prendre en compte ce séjour. L’APA temporaire peut couvrir entre 30 et 100% du tarif dépendance selon les ressources.
Le droit au répit des aidants
Le droit au répit, instauré par la loi d’adaptation de la société au vieillissement de 2015, permet aux aidants familiaux de personnes bénéficiaires de l’APA de financer un hébergement temporaire ou un accueil de jour. Cette aide financière vise spécifiquement à soulager les aidants et leur offrir des moments de pause indispensables pour préserver leur propre santé. L’aide au répit doit être inscrite dans le plan d’aide de l’APA. Sous certaines conditions, la personne peut bénéficier d’une majoration de l’APA pour financer une solution de répit si le plafond du plan d’aide est atteint.
Pour en bénéficier, l’aidant doit s’adresser au conseil départemental et justifier de la nécessité d’un répit (fatigue, besoin de vacances, obligations professionnelles).
Aide en cas d’hospitalisation de l’aidant
En cas d’hospitalisation de l’aidant principal, une aide spécifique d’urgence peut être accordée pour financer un hébergement temporaire, permettant ainsi de garantir la continuité de la prise en charge de la personne âgée. Cette aide relais peut être sollicitée auprès de la Carsat, de la MSA ou du conseil départemental selon la situation.
Autres aides pour financer le séjour temporaire
Certaines mutuelles et caisses de retraite complémentaires (AGIRC-ARRCO, MSA, fonction publique) proposent également des aides forfaitaires pour l’hébergement temporaire, allant de 200 à 1 000 euros selon les organismes. Il est vivement recommandé de se renseigner auprès de ces organismes avant le séjour.
Enfin, l’Aide Sociale à l’Hébergement (ASH) peut exceptionnellement être mobilisée pour un séjour temporaire si la personne dispose de revenus insuffisants, sous conditions de ressources strictes et après étude du dossier par le conseil départemental.
L’hébergement temporaire en chiffres : un dispositif sous-utilisé
Selon l’enquête EHPA 2023 de la DREES publiée le 4 novembre 2025, fin 2023, 8 200 personnes étaient accueillies en hébergement temporaire, soit 2 600 de moins qu’en 2019 où elles étaient 10 800.
Ce constat est d’autant plus surprenant que le nombre de places disponibles est en hausse : près de 13 600 places en hébergement temporaire, soit 900 de plus qu’en 2019. Le taux d’occupation de ces places reste donc très faible, révélant un problème majeur de sous-utilisation du dispositif.
Plusieurs facteurs peuvent expliquer cette sous-utilisation :
- Méconnaissance de cette solution par les familles et les professionnels de santé
- Manque d’information sur les démarches à effectuer et les aides disponibles
- Crainte d’un coût trop élevé, alors que de nombreuses aides existent
- Réticence psychologique des personnes âgées à quitter temporairement leur domicile
- Manque de communication des établissements sur cette offre
Pourtant, l’hébergement temporaire représente un outil précieux pour prévenir l’épuisement des aidants, éviter les hospitalisations en urgence et faciliter le maintien à domicile des personnes âgées le plus longtemps possible. Les séjours temporaires permettent aussi de rassurer les familles sur la qualité de la prise en charge en établissement et de dédramatiser une éventuelle entrée définitive future.
Bien préparer le séjour temporaire : conseils pratiques
Préparation psychologique
La réussite d’un hébergement temporaire repose en grande partie sur une bonne préparation, tant matérielle que psychologique. Il est essentiel d’impliquer la personne âgée dans la décision et de lui expliquer clairement les raisons et les bénéfices de ce séjour temporaire. Cette communication transparente permet de réduire les appréhensions et de favoriser une meilleure acceptation.
Il est recommandé de présenter ce séjour de manière positive en mettant en avant des arguments fondés comme l’occasion de se reposer, de bénéficier de soins adaptés, de participer à des activités, ou simplement de permettre à l’aidant de se ressourcer, mais tout en évitant les mensonges ou les non-dits qui pourraient créer un sentiment de trahison.
Que mettre dans la valise ?
Plusieurs objets personnels aideront au confort de la personne âgée durant son séjour et permettront de recréer un environnement rassurant :
- Vêtements pour la durée du séjour (en pensant à marquer le linge au nom de la personne)
- Produits d’hygiène personnels (savon, brosse à dents, shampoing préféré)
- Appareils médicaux : lunettes, appareil auditif, prothèse dentaire avec leurs étuis
- Objets familiers : photos de famille, livre préféré, petit coussin personnel, radio
- Médicaments : tous les traitements en cours dans leur boîte d’origine avec les ordonnances récentes
- Chaussures confortables et adaptées (antidérapantes)
Transmission d’informations à l’équipe
Les traitements médicaux en cours doivent être clairement listés et communiqués à l’équipe soignante, avec les ordonnances récentes et les coordonnées du médecin traitant. Il est également très utile de transmettre toutes les informations importantes concernant les habitudes de vie de la personne :
- Régime alimentaire particulier ou allergies
- Horaires préférés (coucher, lever, repas)
- Activités appréciées
- Difficultés connues (troubles du sommeil, déambulation nocturne)
- Personnes de confiance à contacter en cas de besoin
Pendant le séjour
Pendant le séjour temporaire, il est vivement recommandé de maintenir le lien avec la personne hébergée par des visites régulières (selon ses souhaits et les possibilités de l’établissement) ou des appels téléphoniques.Même si l’aidant ne doit pas oublier qu’il s’agit d’une période propice pour se ressourcer et garder l’esprit tranquille en sachant son proche entre de bonnes mains.
L’équipe de l’établissement reste disponible pour donner des nouvelles et répondre aux questions éventuelles.
Bilan de fin de séjour
À l’issue du séjour, un bilan est souvent réalisé avec l’équipe soignante, permettant de faire le point sur :
- Le déroulement de l’hébergement temporaire
- L’adaptation de la personne
- L’évolution de son état de santé
- Les recommandations pour le retour à domicile
- La possibilité d’envisager d’autres séjours temporaires ou d’autres solutions d’accompagnement
Accueil de jour : l’alternative au séjour temporaire
En complément de l’hébergement temporaire, l’accueil de jour est un véritable projet de soins et représente une autre forme de répit pour les aidants. Ce dispositif permet à la personne âgée de passer une ou plusieurs journées par semaine dans un établissement spécialisé, avec retour au domicile chaque soir.
L’accueil de jour propose des activités thérapeutiques adaptées, notamment pour les personnes atteintes de la maladie d’Alzheimer, tout en maintenant le lien avec le domicile. Le tarif journalier varie entre 15 et 40 euros, avec possibilité de prise en charge partielle par l’APA.
Selon l’enquête Drees 2023, environ 11 700 personnes fréquentent un centre d’accueil de jour, et près de 16 300 résidents bénéficient d’un accueil de jour au sein même d’un établissement d’hébergement.
Questions fréquentes sur l’hébergement temporaire
Combien de temps à l’avance faut-il réserver une place en hébergement temporaire ?
Il est recommandé de réserver au moins 1 à 2 mois à l’avance, voire 3 mois pour les périodes de forte affluence (juillet-août, décembre-janvier). Certains établissements acceptent les demandes en urgence selon les disponibilités.
Peut-on choisir son établissement pour un séjour temporaire ?
Oui, la famille est libre de choisir l’un des Ehpad qui propose de l’hébergement temporaire. Il est même conseillé d’en visiter plusieurs avant de prendre une décision.
L’hébergement temporaire est-il possible pour les personnes atteintes d’Alzheimer ?
Oui, de nombreux Ehpad accueillent en hébergement temporaire des personnes atteintes de la maladie d’Alzheimer ou de troubles cognitifs. Certains disposent même d’unités protégées spécialisées pour ces séjours temporaires.
Que se passe-t-il si la personne refuse de partir à la fin du séjour ?
Le contrat de séjour temporaire fixe une date de fin précise. Si la personne souhaite prolonger, il faut en faire la demande à l’établissement qui vérifiera les disponibilités. Une entrée en hébergement permanent peut être envisagée si une place est disponible.
Peut-on faire plusieurs séjours temporaires dans l’année ?
Oui, dans la limite de 90 jours par an. Ces 90 jours peuvent être répartis sur plusieurs séjours (par exemple : 4 séjours de 3 semaines, ou 2 séjours d’un mois et demi).
L’hébergement temporaire engage-t-il vers l’hébergement permanent ?
Non, absolument pas. Le séjour temporaire n’engage à rien. C’est même l’occasion de tester sans engagement. Certaines personnes font des séjours temporaires réguliers pendant plusieurs années tout en restant à domicile le reste du temps.
Sources :
- Pour les personnes âgées.gouv.fr : L’aide au répit dans le cadre de l’APA





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