En France, plus de 11 millions de personnes accompagnent au quotidien un proche en situation de handicap ou en perte d’autonomie. Ces aidants familiaux jouent un rôle essentiel dans le maintien à domicile et la qualité de vie de leurs proches, souvent au détriment de leur propre carrière professionnelle. Pour reconnaître cet engagement et compenser en partie la perte de revenus que cela peut engendrer, la prestation de compensation du handicap (PCH) permet, depuis 2006, de dédommager ou de rémunérer les aidants familiaux. Qui peut en bénéficier ? Quel montant peut-on percevoir en 2025 ? Comment faire la demande ?
Qu’est-ce que la PCH et à quoi sert-elle ?
La prestation de compensation du handicap est une aide financière versée par les conseils départementaux aux personnes en situation de handicap. Si elle s’adresse aux personnes en situation de handicap de moins de 60 ans, les personnes âgées en perte d’autonomie peuvent également en profiter sous certaines conditions;
Cette prestation a pour objectif de compenser les surcoûts liés à la perte d’autonomie dans la vie quotidienne. Elle ne se limite pas à une aide financière unique mais couvre différents types de besoins : l’aide humaine fournie par des professionnels ou des proches, les aides techniques comme un fauteuil roulant ou des équipements spécifiques, l’aménagement du logement ou du véhicule, les frais de transport adaptés, certaines charges exceptionnelles liées au handicap, et même l’aide animalière pour ceux qui ont besoin d’un chien d’assistance.
Parmi tous ces volets, l’aide humaine à domicile représente souvent une assistance indispensable pour les gestes du quotidien. C’est précisément dans ce cadre que la PCH peut servir à dédommager ou à rémunérer un aidant familial qui apporte une assistance régulière à son proche en situation de handicap. Cette possibilité constitue une véritable reconnaissance du rôle crucial que jouent ces aidants au quotidien.
Il convient de préciser que la PCH est attribuée sans condition de ressources. Cependant, le montant de la prise en charge varie en fonction des revenus du bénéficiaire. Les personnes dont les ressources annuelles ne dépassent pas 30 915,30 € en 2025 (montant applicable depuis le 1er avril 2025) bénéficient d’une prise en charge à 100% de leurs dépenses. Au-delà de ce plafond, la prise en charge correspond à 80% des dépenses engagées (taux partiel).
Qui peut être considéré comme aidant familial pour la PCH ?
La définition de l’aidant familial dans le cadre de la PCH est précise et encadrée par la loi. Il s’agit d’une personne qui apporte une aide régulière et non professionnelle à une personne en situation de handicap dans les actes essentiels de la vie quotidienne.
Peuvent être considérés comme aidants familiaux : les ascendants comme les parents et grands-parents, les descendants tels que les enfants et petits-enfants, les collatéraux jusqu’au quatrième degré ce qui inclut les frères, sœurs, oncles, tantes, cousins et cousines, le conjoint, le concubin ou le partenaire de PACS dans certaines situations exceptionnelles, et toute personne qui réside avec la personne handicapée et entretient avec elle des liens étroits et stables, comme un ami proche ou un voisin.
Cette dernière catégorie élargit considérablement le champ des aidants potentiels. On parle alors de « proche aidant » plutôt que d’aidant strictement familial. Cette ouverture reconnaît que les liens affectifs et l’aide apportée ne se limitent pas toujours aux relations de parenté. Par ailleurs, il est souvent rassurant pour la personne aidée de bénéficier d’une présence connue, de l’aide d’une personne avec laquelle elle a déjà tissé des liens plutôt que des professionnels qu’elle ne connaît pas. La rémunération et le dédommagement d’un proche aidant ou d’un aidant familial au titre de la PCH facilite cette situation et favorise le maintien à domicile malgré une perte d’autonomie.
Pour être reconnu officiellement comme aidant familial dans le cadre de la PCH, aucune démarche spécifique n’est requise au préalable. C’est au moment de la demande de PCH que la personne en situation de handicap désigne l’aidant ou les aidants qui l’accompagnent. Cependant, pour officialiser ce statut et faciliter les démarches ultérieures, il peut être utile d’adresser une lettre recommandée avec accusé de réception au conseil départemental attestant sur l’honneur du statut d’aidant familial, précisant la nature de la relation et détaillant le cadre de la pathologie de la personne dépendante. Le conseil départemental peut alors délivrer une attestation administrative d’aidant familial qui servira de justificatif.
Dans quels cas peut-on rémunérer ou dédommager un aidant familial avec la PCH ?
La PCH offre deux possibilités distinctes pour reconnaître financièrement l’aide apportée par un proche : le dédommagement et la rémunération. Ces deux modalités répondent à des situations différentes et n’obéissent pas aux mêmes règles.
Le dédommagement constitue la forme la plus courante de reconnaissance financière. Il s’agit d’une somme d’argent versée à l’aidant familial en compensation du temps qu’il consacre à aider son proche. Ce dédommagement n’est pas un salaire et ne crée pas de lien de subordination entre la personne aidée et l’aidant. Il concerne les aidants qui ne peuvent pas être employés comme salariés, notamment ceux qui sont à la retraite, ceux qui vivent en couple avec la personne handicapée, ou encore ceux qui préfèrent ne pas entrer dans une relation employeur-employé avec leur proche.
La rémunération, quant à elle, transforme l’aidant familial en véritable salarié de la personne handicapée. Dans ce cas, la personne aidée devient particulier employeur et doit accomplir toutes les démarches administratives qui en découlent : déclaration auprès de l’URSSAF via le Chèque emploi service universel, rédaction d’un contrat de travail, déclarations mensuelles des heures travaillées, et respect de la convention collective des particuliers employeurs.
Cependant, certaines restrictions importantes s’appliquent. Pour la rémunération, la personne en situation de handicap ne peut pas employer son conjoint, son concubin ou son partenaire de PACS, une personne qui exerce déjà une activité professionnelle à temps plein, ni un obligé alimentaire du premier degré, c’est-à-dire ses parents ou ses enfants, sauf dans certains cas exceptionnels.
L’exception la plus fréquente concerne les situations de grande dépendance. Lorsque l’état de santé de la personne handicapée nécessite une aide totale pour la plupart des actes essentiels de la vie quotidienne et une présence constante ou quasi-constante, elle peut alors employer son conjoint ou un obligé alimentaire du premier degré malgré l’interdiction générale.
Pour le dédommagement, les restrictions sont moins nombreuses. Tous les aidants familiaux définis précédemment peuvent être dédommagés, y compris le conjoint et les personnes à la retraite qui ne pourraient pas être employées comme salariés. La seule condition est qu’il ne doit pas exister de lien de subordination entre l’aidant et la personne en situation de handicap..
Quels sont les montants de la PCH pour les aidants familiaux en 2025 ?
Les montants de la PCH destinés aux aidants familiaux ont été revalorisés en 2025 pour mieux reconnaître leur engagement et tenir compte de l’inflation. Ces montants varient selon que l’aidant bénéficie d’un dédommagement ou d’une rémunération, et selon l’impact de son aide sur sa situation professionnelle.
Pour les aidants familiaux dédommagés, deux tarifs horaires s’appliquent depuis le 1er avril 2025. Le tarif de base s’élève à 4,78 euros de l’heure pour un aidant qui maintient son activité professionnelle. Ce montant est calculé sur la base de 50% du SMIC horaire net applicable aux emplois familiaux. Le tarif majoré atteint 7,16 euros de l’heure lorsque l’aidant familial a dû réduire ou cesser totalement son activité professionnelle pour s’occuper de son proche handicapé.
Ces dédommagements sont plafonnés mensuellement. Un aidant qui continue à travailler ne peut percevoir plus de 1 231,15 euros par mois. Pour celui qui a réduit ou abandonné son activité, le plafond mensuel s’établit à 1 477,38 euros. Ces plafonds peuvent sembler modestes au regard d’un salaire classique, mais ils constituent néanmoins une aide précieuse pour compenser partiellement la perte de revenus.
Pour les aidants familiaux rémunérés en tant que salariés, les tarifs sont différents et plus élevés. Le salaire minimum applicable en 2025 est basé sur la convention collective des particuliers employeurs. Il s’élève à 15,74 euros brut de l’heure. La PCH prend en charge ce salaire selon le taux applicable : 100% pour les personnes dont les ressources sont inférieures au plafond, ou 80% au-delà.
Dans ce cas, l’aidant bénéficie de tous les droits d’un salarié classique : congés payés, cotisations pour la retraite, protection sociale complète, et possibilité d’acquérir des trimestres pour sa future pension. Cette option présente donc des avantages certains sur le long terme, notamment pour préserver les droits à la retraite de l’aidant.
Le montant total que peut percevoir un aidant familial dépend également du nombre d’heures d’aide humaine accordées par la Commission des droits et de l’autonomie des personnes handicapées (CDAPH). Ce nombre d’heures est déterminé en fonction du niveau de dépendance de la personne handicapée et de ses besoins d’assistance dans les actes essentiels de la vie quotidienne.
Comment fonctionne le versement de la PCH pour l’aidant familial ?
Le versement de la PCH pour l’aidant familial suit un processus bien défini qu’il convient de comprendre pour éviter toute confusion. Contrairement à ce que l’on pourrait penser, ce n’est pas l’aidant qui perçoit directement l’aide mais la personne en situation de handicap elle-même.
La PCH est en effet versée mensuellement par le conseil départemental sur le compte bancaire du bénéficiaire handicapé. C’est ensuite à lui de reverser le dédommagement ou la rémunération à son aidant familial selon les modalités convenues. Cette organisation peut paraître complexe, mais elle correspond au principe même de la PCH qui vise à compenser les dépenses engagées par la personne handicapée pour son autonomie.
Dans le cas d’un dédommagement, le versement peut s’effectuer simplement par virement bancaire ou par chèque. Aucune formalité particulière n’est exigée puisqu’il ne s’agit pas d’un salaire. La personne handicapée n’a pas besoin de justifier ces versements auprès du département tant qu’elle utilise la PCH conformément au plan d’aide qui lui a été attribué.
En revanche, lorsque l’aidant est salarié, les obligations sont bien plus strictes. La personne handicapée doit déclarer les heures travaillées chaque mois via le CESU déclaratif, verser le salaire correspondant en respectant le montant minimum légal, et s’acquitter des cotisations sociales. L’URSSAF prélève automatiquement ces cotisations sur le compte de l’employeur. Le conseil départemental verse ensuite la PCH correspondant aux heures déclarées, dans la limite du plafond attribué.
Dans certains départements, le versement de la PCH peut s’effectuer sous forme de Chèque Emploi Service Universel préfinancé. Ce mode de paiement simplifie les démarches pour rémunérer l’aide à domicile qu’elle soit professionnelle ou familiale. La personne handicapée remet les CESU à son aidant salarié qui peut ensuite les encaisser auprès du centre de remboursement.
Le premier versement de la PCH intervient généralement deux à quatre semaines après la notification de la décision d’attribution par la CDAPH. Dans certains cas, ce versement peut être rétroactif et couvrir la période durant laquelle la demande a été instruite, à condition qu’elle ait été déposée dans les délais requis.
Il arrive que le conseil départemental effectue des contrôles pour vérifier que la PCH est bien utilisée conformément au plan d’aide. Ces contrôles peuvent porter sur les heures réellement effectuées par l’aidant, la nature de l’aide apportée, ou encore le respect des obligations déclaratives en cas de salariat. La personne handicapée doit donc conserver tous les justificatifs de paiement pendant au moins cinq ans.
Quelles sont les démarches pour bénéficier du versement de la PCH ?
Obtenir le versement de la PCH pour rémunérer ou dédommager un aidant familial nécessite d’accomplir plusieurs étapes auprès de la Maison départementale des personnes handicapées (MDPH). C’est la personne handicapée, et non l’aidant, qui doit initier ces démarches.
La première étape consiste à retirer le dossier de demande de PCH auprès de la MDPH de son département de résidence. Ce dossier peut également être téléchargé sur le site internet de la MDPH ou demandé par courrier. Il comprend un formulaire de demande à remplir, un certificat médical de moins de douze mois établi par le médecin traitant sur un formulaire spécifique fourni par la MDPH, des justificatifs d’identité et de domicile, un relevé d’identité bancaire, et éventuellement des devis pour les aménagements ou équipements envisagés.
Dans la partie du formulaire consacrée à l’aide humaine, la personne qui fait la demande doit préciser qu’elle souhaite être aidée par un aidant familial et indiquer son identité, le lien de parenté ou la nature de la relation, et si elle envisage un dédommagement ou une rémunération. Elle doit également décrire précisément les actes de la vie quotidienne pour lesquels elle a besoin d’aide et estimer le temps nécessaire pour chaque type d’aide.
Une fois le dossier complet, il doit être déposé ou envoyé à la MDPH. L’accusé de réception précise le délai maximum de traitement de la demande qui est généralement de quatre mois. En l’absence de réponse dans ce délai, la demande est considérée comme refusée.
L’équipe pluridisciplinaire de la MDPH procède ensuite à l’évaluation des besoins. Cette évaluation peut se faire sur dossier ou lors d’une visite à domicile permettant d’apprécier concrètement les difficultés rencontrées et les besoins d’aide. L’équipe utilise un référentiel réglementaire national pour déterminer le nombre d’heures d’aide humaine nécessaires en fonction du niveau de dépendance.
L’équipe élabore ensuite un plan personnalisé de compensation qui précise le nombre d’heures attribuées et leur répartition selon les différentes modalités d’intervention : prestataire, emploi direct ou aidant familial. Ce plan est transmis à la CDAPH qui statue sur la demande lors d’une réunion collégiale.
La CDAPH notifie sa décision par courrier. En cas d’accord, la notification précise le montant de la PCH attribué, le nombre d’heures d’aide humaine accordées, la durée d’attribution de l’aide qui peut aller jusqu’à dix ans pour les handicaps définitifs, et les modalités de versement. La personne dispose alors de deux mois pour accepter ou refuser la PCH. L’acceptation vaut engagement à utiliser la prestation conformément au plan d’aide.
En cas de refus ou de désaccord sur le montant attribué, la personne handicapée peut former un recours gracieux auprès de la MDPH dans un délai de deux mois, ou un recours contentieux devant le tribunal administratif. Il est souvent conseillé de commencer par un recours gracieux qui permet parfois de débloquer la situation sans engager de procédure judiciaire.
Une fois la PCH accordée, si la personne handicapée souhaite employer son aidant familial comme salarié, elle doit effectuer les démarches d’embauche classiques : déclaration préalable à l’embauche auprès de l’URSSAF, rédaction d’un contrat de travail conforme à la convention collective, adhésion au CESU pour simplifier les déclarations mensuelles, et mise en place des bulletins de salaire. Ces démarches peuvent sembler complexes, mais de nombreux organismes comme France Emploi Domicile proposent un accompagnement gratuit pour les particuliers employeurs.
La fiscalité du versement de la PCH pour l’aidant familial
La question de la fiscalité mérite une attention particulière car elle a évolué ces dernières années et comporte des nuances importantes selon la situation de l’aidant.
Depuis le 1er janvier 2020, le dédommagement perçu par l’aidant familial dans le cadre de la PCH n’est plus soumis à l’impôt sur le revenu. Cette exonération fiscale constitue une avancée majeure pour les aidants puisqu’auparavant, ces sommes devaient être déclarées en tant que bénéfices non commerciaux et étaient soumises à la CSG et à la CRDS. L’aidant dédommagé n’a donc plus aucune démarche fiscale à accomplir pour ces sommes et ne doit pas les mentionner dans sa déclaration de revenus.
Cette exonération s’applique également sur le plan social. Le dédommagement n’est pas soumis aux cotisations sociales. Cette absence de prélèvements sociaux permet de préserver intégralement le montant du dédommagement, même s’il reste modeste.
En revanche, la situation est différente pour l’aidant familial qui est salarié de la personne handicapée. Dans ce cas, la rémunération perçue constitue un véritable salaire et est donc soumise à l’impôt sur le revenu au même titre que tout autre revenu d’activité. L’aidant salarié doit déclarer ces revenus dans sa déclaration annuelle d’impôts et s’acquitter de l’impôt correspondant.
Ce salaire est également soumis aux cotisations sociales habituelles prélevées sur le bulletin de paie. Ces prélèvements réduisent le montant net perçu mais permettent en contrepartie à l’aidant de bénéficier d’une protection sociale complète et de valider des trimestres pour sa retraite.
Pour la personne handicapée qui emploie un aidant familial, des avantages fiscaux existent. Elle peut bénéficier du crédit d’impôt pour l’emploi d’un salarié à domicile qui permet de récupérer 50% des dépenses engagées dans la limite d’un plafond annuel. Ce crédit d’impôt s’applique même si la personne n’est pas imposable, ce qui constitue un avantage non négligeable. Cependant, seules les sommes effectivement payées après déduction de la PCH ouvrent droit à ce crédit d’impôt.
Ces différences de traitement fiscal entre dédommagement et salariat constituent un élément important à prendre en compte lors du choix entre les deux modalités. Le dédommagement, bien que moins élevé, présente l’avantage d’être totalement exonéré, tandis que le salariat offre une meilleure protection sociale malgré les prélèvements obligatoires.
Quelles sont les limites de la PCH pour les aidants familiaux ?
Malgré les avantages qu’elle présente, la PCH pour les aidants familiaux comporte certaines limites qu’il convient de connaître.
La première limite concerne les montants alloués qui restent modestes au regard d’un véritable salaire. Même avec le tarif majoré de 7,16 euros de l’heure et le plafond mensuel de 1 477,38 euros, un aidant qui a cessé son activité professionnelle ne peut espérer compenser intégralement la perte de revenus engendrée. Cette situation peut mettre en difficulté financière les aidants qui doivent renoncer à travailler pour s’occuper de leur proche.
Le nombre d’heures attribuées constitue également une contrainte. La CDAPH fixe un volume horaire mensuel en fonction du niveau de dépendance évalué. Ce volume peut s’avérer insuffisant au regard du temps réellement consacré par l’aidant, notamment dans les situations de grande dépendance nécessitant une présence quasi-constante. Les heures effectuées au-delà du quota attribué ne donnent lieu à aucune compensation financière.
Par ailleurs, l’aide humaine de la PCH ne peut servir qu’à compenser l’aide apportée pour les actes essentiels de la vie quotidienne : se laver, s’habiller, s’alimenter, se déplacer et entretenir son logement. Depuis 2023, elle inclut également la préparation des repas, l’accompagnement en transport et l’aide administrative. En revanche, elle ne couvre pas les tâches ménagères courantes comme le ménage ou la lessive qui relèvent de la vie familiale normale.
La PCH n’est pas cumulable avec l’APA. Une personne de plus de 60 ans qui bénéficie déjà de la PCH peut la conserver sa vie durant, mais une personne qui sollicite l’APA après 60 ans ne peut pas prétendre simultanément à la PCH. Cette règle de non-cumul oblige parfois à faire des choix stratégiques complexes.
Enfin, il faut souligner que la PCH reste une prestation départementale dont les modalités d’application peuvent varier légèrement d’un département à l’autre. Les délais de traitement des dossiers, l’accompagnement proposé aux demandeurs, ou encore la souplesse dans l’interprétation de certaines règles dépendent en partie de la politique locale. Il est donc recommandé de se renseigner précisément auprès de sa MDPH pour connaître les spécificités départementales.
PCH et aidant familial : un soutien à améliorer
Le dispositif de la PCH pour les aidants familiaux représente indéniablement une avancée dans la reconnaissance du rôle crucial que jouent ces proches au quotidien. Les revalorisations successives des tarifs, l’exonération fiscale depuis 2020, et l’élargissement du champ des aidants éligibles témoignent d’une volonté de mieux prendre en compte leur situation.
Cependant, force est de constater que cette aide reste insuffisante pour permettre à un aidant de cesser son activité professionnelle sans conséquences financières importantes. Les montants plafonnés ne constituent pas un revenu de remplacement viable, surtout dans les régions où le coût de la vie est élevé.
De plus, la complexité administrative du dispositif décourage parfois les familles qui renoncent à faire valoir leurs droits. Les délais d’instruction des dossiers, pouvant atteindre plusieurs mois, laissent les aidants dans l’incertitude et sans soutien financier pendant cette période d’attente. Le risque de voir sa demande refusée ou d’obtenir un nombre d’heures jugé insuffisant ajoute au stress des familles déjà éprouvées par la situation de handicap.
Les associations d’aidants plaident pour une refonte du dispositif qui permettrait une meilleure compensation financière, une simplification des démarches administratives, une reconnaissance automatique de trimestres de retraite pour tous les aidants, et un accompagnement renforcé dans le montage des dossiers.
En attendant ces éventuelles évolutions, il reste essentiel pour les aidants familiaux de connaître leurs droits et de ne pas hésiter à solliciter la PCH lorsque leur situation le justifie. Des permanences gratuites sont assurées dans chaque MDPH pour accompagner les familles dans leurs démarches.
Prendre soin d’un proche en situation de handicap constitue un acte de solidarité incomparable qui mérite reconnaissance et soutien. Si la PCH ne peut à elle seule résoudre toutes les difficultés rencontrées par les aidants familiaux, elle représente néanmoins un premier pas vers une meilleure prise en compte de leur engagement et des sacrifices qu’il implique souvent. Dans un contexte de vieillissement de la population et d’augmentation du nombre de personnes dépendantes, la question du soutien aux aidants familiaux constitue un enjeu de société majeur qui nécessitera d’autres avancées dans les années à venir.
Source : Service-public.fr





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