La maladie de Parkinson est la deuxième maladie neurodégénérative la plus fréquente après Alzheimer. On estime à plus de 270 000 le nombre de personnes touchées en France, avec 27000 nouveaux cas chaque année, et il s’agit de la maladie neurologique qui connaît la croissance la plus rapide au monde*. On ne connaît pas les causes exactes de la maladie mais plusieurs facteurs de risque sont mis en cause. Parmi eux, les facteurs environnementaux et notamment certains pesticides expliqueraient en partie une rapide augmentation des cas sur les dernières années.
Si, dans moins de 15% des cas, la maladie de Parkinson peut être associée à des facteurs génétiques, dans la majorité des cas, l’origine de cette affection neurologique grave reste inconnue. La recherche s’active sans relâche pour mieux comprendre la maladie et ses causes. On distingue deux principaux facteurs de risque de Parkinson en dehors de la génétique : le vieillissement et les facteurs environnementaux.
Lors de la journée mondiale de Parkinson, célébrée le 11 avril dernier, l’association France Parkinson n’a pas manqué de “tirer la sonnette d’alarme” concernant une croissance inquiétante du nombre de cas, indépendamment du vieillissement de la population.
Qu’est-ce que la maladie de Parkinson ?
Parkinson est une maladie neurologique chronique et dégénérative qui se caractérise par la disparition progressive des neurones dopaminergiques chargés de produire la dopamine. Ce neurotransmetteur essentiel à la communication au sein du système nerveux, occupe plusieurs fonctions essentielles et principalement le contrôle des mouvements. Cette déficience en dopamine entraîne plusieurs types de symptômes moteurs mais aussi non moteurs qui peuvent varier d’un patient à l’autre, affectant lourdement le quotidien et l’autonomie.
Quels sont les facteurs de risque de Parkinson?
On ne connaît pas les causes exactes de la maladie de Parkinson. La recherche a montré qu’il s’agit plutôt d’un ensemble de facteurs combinés qui interagissent de manière complexe et mènent à la destruction des neurones.
Il existe 3 grands facteurs de risque de la maladie de Parkinson : le vieillissement, les facteurs environnementaux et les facteurs génétiques.
Dans moins de 15% des cas, la maladie de Parkinson est d’origine génétique, le vieillissement étant, quant à lui, le principal facteur de risque. On comprend pourquoi le vieillissement de la population pose de nouveaux enjeux pour les années à venir et à quel point il est urgent de se mobiliser pour soutenir la recherche.
Cependant, environ 20 % des personnes diagnostiquées ont moins de 65 ans et le vieillissement ne suffit pas à expliquer l’augmentation des cas de Parkinson, qui ne touche pas seulement la France.
Quel est l’impact des facteurs environnementaux ?
Plusieurs facteurs environnementaux ont été identifiés par la recherche comme facteurs de risque de la maladie de Parkinson. Sont mis en cause notamment l’impact de la pollution atmosphérique, plusieurs composés chimiques et métaux lourds, mais surtout les pesticides.
L’impact des facteurs environnementaux paraît s’accentuer ces dernières années. On constate en effet que l’âge des patients diagnostiqués a tendance à diminuer, avec des malades de plus en plus jeunes.
L’association Phyto-Victimes a été créée le 19 mars 2011 par des professionnels du monde agricole, face à la prise de conscience que les pesticides employés dans le cadre des professions agricoles causent des dégâts importants et irréversibles sur la santé et dont le combat a notamment abouti à la reconnaissance en 2012 de la maladie de Parkinson en tant que maladie professionnelle en lien avec les pesticides.
Le glyphosate, cause possible de Parkinson?
L’association France Parkinson multiplie les actions pour sensibiliser le grand public et les politiques aux risques environnementaux de la maladie de Parkinson.
L’association a notamment sorti un plaidoyer en novembre 2023, peu avant le vote de la Commission européenne, pour contester la prolongation d’autorisation du glyphosate pour 10 ans et appeler l’Etat français à voter contre cette prolongation. L’autorisation a cependant bel et bien été renouvelée au sein de l’Union européenne, au grand dam des associations écologistes.
Précisons que le glyphosate est un herbicide dont l’utilisation en agriculture est controversée pour ses effets néfastes sur l’environnement et les risques qu’il représente pour la santé.
Dans une tribune parue dans lemonde.fr en 2023 et rapportée par France Parkinson, Bas Bloem et Tjitske Boonstra, respectivement professeur de neurologie et chercheuse en neurologie aux Pays-Bas ont alerté sur les dangers de cet herbicide : « Il existe aujourd’hui un faisceau de preuves scientifiques indiquant que le glyphosate est une cause possible de Parkinson… Une étude récente a montré que l’exposition au glyphosate était associée à des signes de lésions cérébrales, mesurées par un marqueur sanguin (« neurofilament à chaîne légère ») des maladies de Parkinson et d’Alzheimer, entre autres.»
Ainsi, au-delà des enjeux d’une société vieillissante pour la lutte contre Parkinson, les facteurs environnementaux sont de plus en plus mis en cause face à l’augmentation des personnes touchées par la maladie en France et dans le monde, mais surtout à un âge de moins en moins avancé. De nombreux pesticides sont déjà incriminés dans la maladie de Parkinson et l’association France Parkinson se bat pour y ajouter le glyphosate en incitant le gouvernement à appliquer le principe de précaution sur la base d’une corrélation “biologiquement plausible”.
*France Parkinson
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