Avec l’avancée en âge, préserver ses capacités sensorielles et cognitives devient un enjeu essentiel pour maintenir l’autonomie et la qualité de vie. La vue et l’ouïe jouent notamment un rôle essentiel dans les interactions sociales, l’équilibre, la vigilance et les fonctions cognitives. Leur déclin, s’il est mal pris en charge, peut accélérer l’isolement et la perte d’autonomie. Voici quelques conseils pour préserver ses capacités en vieillissant.
Le déclin des capacités sensorielles et cognitives avec l’avancée en âge n’est pas une fatalité. En adoptant les bons réflexes et grâce à la prévention, il est possible d’anticiper et de limiter des altérations qui peuvent avoir un impact important sur l’autonomie comme la perte auditive, les troubles de la vision et de la mémoire ou la baisse de la concentration. La préservation de la vue et de l’ouïe est particulièrement importante pour favoriser les liens sociaux et protéger du déclin cognitif. Sur le site ameli.fr, l’Assurance Maladie procure plusieurs conseils pour protéger sa vue et son audition, plus particulièrement durant la période estivale où les risques sont plus élevés.
Pourquoi prendre soin de ses sens en vieillissant ?
Avec l’âge, il est normal que certaines fonctions déclinent. La presbytie, la cataracte ou encore la perte auditive liée à l’âge concernent un grand nombre de personnes âgées. D’après l’Inserm, près de 65 % des plus de 65 ans présentent une baisse significative de l’audition, souvent non diagnostiquée. Du côté de la vision, un senior sur deux souffre de troubles visuels affectant son quotidien.
Pourtant, ces pertes sensorielles sont souvent négligées ou mal prises en charge. Beaucoup de personnes âgées s’adaptent sans consulter, ce qui peut provoquer une perte de repères, une réduction des interactions sociales et, à terme, un isolement aggravant la dégradation cognitive.
Perte sensorielle et démence : quels sont les facteurs de risque ?
Si la préservation des liens sociaux est essentielle au bien-être des seniors, ce n’est de loin pas le seul avantage. La dépression et l’isolement font partie des facteurs de risque de développer une démence ou un syndrome de glissement chez les personnes âgées. Les interactions sociales sont primordiales pour prévenir les démences et solliciter le cerveau. Or, une baisse de l’audition contribue au repli sur soi et peut représenter un frein aux relations sociales et à la communication, par gêne ou par résignation. Il est plus difficile de participer à une conversation de groupe lorsque l’on n’entend pas bien. Nombre de personnes âgées préfèrent aussi faire semblant d’avoir entendu plutôt que de contraindre l’entourage à répéter plusieurs fois, ce qui complique encore la communication et renforce l’exclusion.
Par ailleurs, de nombreuses études ont montré que la perte sensorielle accélère le déclin cognitif pour une autre raison. Lorsqu’une personne n’entend plus bien ou ne voit plus correctement, son cerveau est davantage sollicité pour compenser ces manques. Cela exige une charge mentale accrue et mobilise des ressources cognitives qui ne sont plus disponibles pour d’autres tâches comme la mémoire ou le raisonnement.
Selon une étude publiée dans The Lancet en 2020, le traitement précoce des troubles de l’audition pourrait prévenir jusqu’à 9 % des cas de démence.
En cas de troubles auditifs ou de baisse d’acuité visuelle, porter des appareils auditifs ou des lunettes n’est donc pas uniquement une affaire de confort, c’est aussi un outil de prévention de déclin cognitif.
Comment protéger ses yeux et ses oreilles durant l’été ?
Comme le souligne l’Assurance Maladie dans ses “conseils pratiques pour l’été”, publiés en juillet 2025, la période estivale est particulièrement risquée pour la santé sensorielle. Fêtes, concert, vacances et exposition aux bruits et à la lumière sont autant de facteurs qui peuvent mettre nos sens à rude épreuve.
Au-delà de 80 décibels, une exposition prolongée peut endommager l’oreille interne. Et à partir de 120 décibels, même une courte exposition peut entraîner des lésions auditives irréversibles. A court terme, l’exposition au bruit peut entraîner une fatigue auditive qui se traduit par des acouphènes, sifflements ou bourdonnements dans l’oreille, ainsi qu’une baisse temporaire de l’audition. Si l’exposition au bruit s’arrête, l’audition retrouve son niveau habituel et les acouphènes disparaissent.
Cependant, une exposition prolongée au bruit peut avoir des conséquences plus grave à long terme et provoquer:
- la baisse ou la perte de l’audition
- l’apparition d’acouphènes permanents
- une hyperacousie (intolérance aux sons environnants.)
De plus, une exposition au bruit peut aussi générer du stress, de la fatigue et des troubles du sommeil.
Voici quelques conseils pour protéger son audition :
- S’éloigner des sources de bruit (enceintes, moteurs…)
- Utiliser des bouchons d’oreille ou un casque antibruit, notamment pour les concerts ou feux d’artifice
- Limiter le volume des écouteurs ou casques audio à 50 % du volume maximum
- Ne pas s’endormir avec un casque ou des écouteurs en fonctionnement
- Faire des pauses auditives régulières, surtout après une exposition prolongée
- Consulter un médecin en cas d’acouphènes persistants (sifflements, bourdonnements) au-delà de 24h
Le maintien des capacités cognitives passe aussi par la stimulation sensorielle. Lire, écouter de la musique, participer à des conversations, marcher en pleine nature, observer les paysages… toutes ces activités contribuent à faire travailler les connexions neuronales.
Les professionnels de santé encouragent également les personnes âgées à :
- S’équiper d’appareils adaptés (lunettes, aides auditives) sans attendre un déclin sévère
- Pratiquer des exercices cognitifs réguliers : jeux de mémoire, mots croisés, lecture à haute voix
- Entretenir un lien social régulier, même en cas de baisse auditive ou visuelle
- Adapter l’environnement (bonne luminosité, absence de bruits parasites) pour compenser les troubles sensoriels
Précisons que trop souvent, les seniors hésitent à porter des aides auditives ou visuelles, de peur d’être stigmatisés. Pourtant, ne pas s’équiper peut accélérer l’isolement et le déclin cognitif. Les technologies actuelles offrent des solutions discrètes, efficaces et personnalisables.
Un accompagnement médical, psychologique et familial peut aider à franchir le cap plus sereinement. Il est aussi possible de bénéficier de prises en charge financières avec des remboursements partiels ou même complets par l’Assurance maladie et les mutuels grâce au dispositif 100% Santé.
Protéger ses yeux du soleil, du chlore et du vent
Les yeux sont eux aussi très sensibles aux agressions estivales. Le rayonnement UV, en particulier, peut endommager la cornée, augmenter les risques de cataracte ou déclencher des conjonctivites. Avec un impact moins connu et souvent négligé, le chlore contenu dans l’eau des piscines, le sel marin, ou encore le sable mettent nos yeux à rude épreuve. Même s’il est recommandé de faire attention à tout âge, les personnes âgées, comme les enfants, présentent davantage de risques.
Les bons gestes à adopter :
- Porter des lunettes de soleil qui assurent une protection anti-UV certifiées CE, avec des verres de catégorie 3 ou 4 qui sont adaptés aux fortes luminosités présentes à la mer ou à la montagne.
- Se protéger les yeux du vent, du sable et du chlore, avec des lunettes de piscine.
- Éviter de se frotter les yeux en cas de gêne ou de rougeur
- Rincer à l’aide d’un sérum physiologique en cas d’irritation
- Changer régulièrement son maquillage, éviter les partages, et bien se démaquiller
- En cas de port de lentilles, bien respecter les consignes d’entretien.
- Consulter un ophtalmologiste si certains symptômes persistent (douleur, baisse de vision, écoulement)
Ainsi, préserver les capacités sensorielles et cognitives des personnes âgées est une priorité pour garantir un vieillissement en bonne santé, prolonger l’autonomie et entretenir les relations sociales. L’ouïe et la vue jouent un rôle central dans le maintien des fonctions cognitives, la prévention des chutes, la qualité des relations humaines et la stimulation du cerveau. Leur déclin, s’il n’est pas pris en charge à temps, peut engendrer isolement, dépression et accélération du vieillissement cérébral.
La prévention passe par des gestes simples mais essentiels : se protéger du bruit et des UV, consulter régulièrement des professionnels de santé, s’équiper de dispositifs adaptés dès les premiers signes de gêne, entretenir une vie sociale active et pratiquer des activités stimulantes.
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