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GIR 2 en Ehpad : définition, besoins, prise en charge et aides financières

Le GIR 2 correspond à un niveau de dépendance important chez les personnes âgées. Lorsqu’un résident entre en Ehpad avec une évaluation en GIR 2, cela a des conséquences directes sur le tarif dépendance qu’il devra payer et sur les aides financières auxquelles il peut prétendre. Qu’est-ce que le GIR 2 ? Quels sont les besoins spécifiques d’une personne classée en GIR 2 et quelles sont les aides disponibles ? 

Qu’est-ce que le GIR 2 ?

Le GIR 2 fait partie de la grille AGGIR (Autonomie Gérontologique Groupes Iso-Ressources), une échelle de mesure nationale utilisée par les professionnels du secteur médico-social pour évaluer le degré de dépendance d’une personne âgée. Cette grille comprend 6 niveaux, numérotés de 1 à 6, où plus le chiffre est élevé et plus la personne est autonome. Le GIR 2 représente donc le deuxième niveau de dépendance le plus élevé, juste après le GIR 1.

Une personne classée en GIR 2 présente une dépendance importante mais conserve certaines capacités. Il s’agit généralement d’une personne confinée au lit ou dans un fauteuil. Deux profils peuvent correspondre au GIR 2 :

  • Une personne âgée dont les fonctions mentales ne sont pas totalement altérées et dont l’état exige une prise en charge pour la plupart des activités du quotidien, mais qui est capable de se déplacer avec ou sans aide technique.
  • Une personne âgée dont les fonctions mentales sont altérées et qui nécessite une surveillance permanente, mais qui conserve certaines capacités de déplacement.

Il peut s’agir par exemple d’une personne atteinte de la maladie d’Alzheimer avant le dernier stade, ou d’une personne souffrant de troubles moteurs importants mais conservant ses facultés cognitives.

Comment est évalué le GIR 2 ?

L’évaluation du Gir 2 se fait à l’aide de la grille AGGIR qui comprend 17 critères ou variables, dont 10 sont déterminantes pour déterminer le GIR de la personne. Les 7 autres critères servent notamment à établir le plan d’aide dans le cadre d’une demande d’Allocation personnalisée d’autonomie (APA) à domicile.

Les 10 critères déterminants sont les suivants : cohérence (capacité à communiquer et se comporter de manière sensée), orientation (aptitude à se repérer dans le temps et l’espace), toilette (capacité à se laver), habillage (aptitude à s’habiller et se déshabiller), alimentation (capacité à manger les aliments préparés), élimination (capacité à assumer l’hygiène de l’élimination), transferts (aptitude à se lever, se coucher et s’asseoir), déplacements à l’intérieur, déplacements à l’extérieur, et communication à distance.

Chacun de ces critères est noté A, B ou C selon les capacités de la personne. A signifie que les actes sont accomplis seul, spontanément, totalement, habituellement et correctement. B signifie que les actes sont accomplis seul, mais pas spontanément, et/ou partiellement, et/ou pas habituellement, et/ou pas correctement. C signifie que les actes ne sont pas accomplis seul.

En Ehpad, l’évaluation du GIR est réalisée par l’équipe médico-sociale de l’établissement lors de l’admission du résident, puis réévaluée régulièrement en fonction de l’évolution de son état de santé. Cette évaluation est essentielle car elle détermine le tarif dépendance applicable.

Les besoins spécifiques d’une personne de GIR 2 en Ehpad

Une personne classée en GIR 2 nécessite une assistance importante dans la plupart des actes de la vie quotidienne. Ses besoins sont multiples et requièrent une présence régulière des équipes soignantes.

Au niveau des soins d’hygiène et de confort, la personne de GIR 2 a besoin d’une aide quotidienne pour la toilette complète, l’habillage et le déshabillage. Elle nécessite également une assistance pour les transferts (passage du lit au fauteuil, du fauteuil aux toilettes) et parfois pour l’élimination. Ces gestes essentiels mobilisent plusieurs fois par jour les aides-soignants de l’établissement.

Au niveau de l’alimentation, la personne peut avoir besoin d’une aide pour couper les aliments, être stimulée pendant les repas ou nécessiter une surveillance pour éviter les fausses routes. Certains résidents de GIR 2 peuvent s’alimenter seuls une fois les aliments préparés et découpés, tandis que d’autres nécessitent une aide partielle ou totale.

Au niveau de la mobilité, la personne de GIR 2 est souvent confinée au lit ou dans un fauteuil roulant. Elle peut se déplacer avec une aide importante, nécessitant parfois deux personnes pour les transferts. Les déplacements à l’extérieur de la chambre sont possibles mais nécessitent un accompagnement permanent.

Au niveau cognitif, selon le profil, la personne peut présenter des troubles de l’orientation temporelle et spatiale, nécessitant une surveillance régulière. Pour les personnes atteintes de troubles cognitifs sévères, une surveillance permanente est indispensable pour assurer leur sécurité.

Au niveau de la sécurité, l’Ehpad doit mettre en place des dispositifs adaptés comme la téléassistance dans la chambre, des systèmes d’appel d’urgence, et parfois une surveillance nocturne renforcée. Le risque de chute est important et nécessite des aménagements spécifiques de l’environnement.

La composition de la facture en EHPAD pour un résident de GIR 2

La facture en Ehpad se décompose en trois parties distinctes, chacune ayant son propre mode de financement. Cette décomposition, parfois complexe à comprendre, permet de distinguer les différentes prestations offertes et leurs modes de prise en charge.

Le tarif hébergement comprend toutes les prestations liées à l’hébergement du résident : la chambre, les repas, l’entretien des locaux, les charges et les animations. Ce tarif représente en moyenne entre 75 et 93 % du prix total en Ehpad. En 2025, le tarif hébergement moyen s’élève à environ 77,95 euros par jour en chambre simple, soit environ 2 340 euros par mois, avec de fortes variations selon la localisation géographique de l’établissement. Ce tarif reste entièrement à la charge du résident ou de sa famille, mais peut être allégé par des aides au logement.

Le tarif dépendance comprend l’accompagnement et la prise en charge nécessaires à chaque résident dans les gestes du quotidien. Ce tarif varie selon le GIR de la personne. Les Ehpad présentent trois tarifs pour la dépendance : le tarif GIR 1-2 pour les personnes les plus dépendantes (le plus élevé), le tarif GIR 3-4 pour les personnes à dépendance moyenne, et le tarif GIR 5-6 qui est le tarif de base, correspondant à un ticket modérateur.

En 2025, selon les données de la CNSA, le tarif dépendance moyen pour un GIR 1-2 s’élève à environ 22,95 euros par jour, soit 688,50 euros par mois, tandis que le tarif GIR 5-6 (ticket modérateur) est d’environ 6,20 euros par jour, soit 186 euros par mois. Ces montants varient toutefois selon les établissements.

Pour un résident de GIR 2, le tarif dépendance fait partie des plus élevés puisqu’il est identique à celui du GIR 1. C’est sur cette partie de la facture que le résident peut bénéficier d’une aide financière au titre de l’APA en établissement.

Le tarif soins comprend les équipements médicaux nécessaires et les interventions du personnel soignant (médecin coordonnateur, infirmiers, aides-soignants). Cette partie de la facture est entièrement prise en charge par la Sécurité sociale qui alloue un financement directement à l’établissement. Le résident n’a donc rien à payer pour ce volet.

Le calcul de l’APA en établissement pour un GIR 2

L’Allocation Personnalisée d’Autonomie en établissement pour un Gir 2 permet de réduire significativement le coût du tarif dépendance. Le montant de l’APA accordé dépend à la fois du tarif dépendance pratiqué par l’établissement et des ressources du résident.

Le calcul de l’APA pour un GIR 2 en Eיפ/ג en 2025 se fait de la manière suivante :

Pour des ressources inférieures ou égales à 2 799,19 euros par mois, le résident ne paie que le ticket modérateur, c’est-à-dire le tarif dépendance des GIR 5-6. L’APA prend en charge la différence entre le tarif dépendance GIR 1-2 et le tarif GIR 5-6. Dans ce cas, le montant de l’APA peut atteindre jusqu’à environ 500 euros par mois selon l’établissement.

Pour des ressources comprises entre 2 799,20 euros et 4 306,44 euros par mois, le résident doit s’acquitter du ticket modérateur (tarif GIR 5-6) auquel s’ajoute une participation progressive de 0 à 80 % de la différence entre le tarif dépendance GIR 1-2 et le tarif GIR 5-6, selon le montant exact de ses revenus.

Pour des ressources supérieures à 4 306,45 euros par mois, le résident paie le tarif de base (GIR 5-6) plus 80 % de la différence entre le tarif dépendance GIR 1-2 et le tarif GIR 5-6.

Même avec des revenus élevés, le montant de l’APA en GIR 2 en EHPAD est rarement inférieur à 90 euros par mois après calcul de la participation du bénéficiaire. Pour une personne dont les ressources sont inférieures à 2 799,19 euros, l’APA peut atteindre 100 à 500 euros par mois selon le tarif dépendance de l’établissement.

L’APA est versée directement à l’établissement qui la déduit de la facture du résident. Le résident ne reçoit donc pas l’argent mais voit son reste à charge diminué d’autant.

L’expérimentation du forfait global unique dans 23 départements

Depuis le 1er juillet 2025, une expérimentation importante a été lancée dans 23 départements français, concernant environ 1 Ehpad sur 5. Cette réforme marque un changement profond dans la prise en charge de la dépendance en Ehpad.

Dans les établissements concernés par cette expérimentation, le tarif dépendance et le tarif soins ont été fusionnés en un forfait global unique (FGU). Ce nouveau système tarifaire remplace le calcul personnalisé du tarif dépendance par une participation journalière fixe de 6,10 euros par jour, soit environ 183 euros par mois, identique pour tous les résidents quel que soit leur niveau de dépendance.

Concrètement, pour un résident de GIR 2 dans un établissement expérimental:

  • Les tarifs dépendance GIR 1-2 et GIR 3-4 sont supprimés
  • Tout nouveau résident paie un forfait unique de 6,10 euros par jour
  • Les résidents déjà présents dans l’établissement avant l’expérimentation conservent leur ancien ticket modérateur s’il est inférieur à 6,10 euros
  • L’APA en établissement n’est plus versée puisque la majorité des coûts liés à la dépendance est désormais couverte par la Sécurité sociale

Cette réforme vise à simplifier la lecture des factures, renforcer la transparence et éviter que le niveau de dépendance n’ait un impact financier direct sur les familles. Si l’expérience s’avère concluante jusqu’à fin 2026, elle pourrait être généralisée à l’ensemble des Ehpad français à partir de 2027.

Les 23 départements concernés par l’expérimentation sont variés et répartis sur l’ensemble du territoire national. 

Les autres aides financières disponibles pour un GIR 2 en Ehpad

Au-delà de l’APA en établissement, plusieurs autres aides peuvent venir alléger le coût d’un séjour en Ehpad pour une personne de GIR 2.

L’Aide Personnalisée au Logement (APL) peut être versée aux résidents d’Ehpad si l’établissement est conventionné. Cette aide permet de réduire le tarif hébergement. Son montant varie selon les ressources du résident et le coût de l’hébergement. Elle peut représenter plusieurs centaines d’euros par mois et constitue un soutien financier non négligeable.

L’Aide Sociale à l’Hébergement (ASH) peut être demandée lorsque les ressources du résident et de ses obligés alimentaires ne suffisent pas à couvrir les frais d’hébergement. Cette aide, versée par le département, prend en charge tout ou partie du tarif hébergement et du ticket modérateur du tarif dépendance. Elle est récupérable sur succession dans certaines conditions.

La réduction d’impôt permet de déduire 25 % des dépenses liées à la dépendance (tarif dépendance) et à l’hébergement d’un parent en Ehpad, dans la limite d’un plafond annuel de 10 000 euros par personne hébergée. Cette réduction s’applique sur l’impôt sur le revenu et peut représenter jusqu’à 2 500 euros d’économie fiscale par an.

Les aides des caisses de retraite complémentaires peuvent également être sollicitées. Certaines caisses proposent des aides ponctuelles ou régulières pour leurs adhérents hébergés en Ehpad, notamment pour les anciens salariés du secteur privé. Ces aides sont souvent méconnues mais peuvent apporter un soutien financier appréciable.

Les mutuelles et assurances dépendance constituent une autre source de financement possible. De nombreux contrats d’assurance prévoient le versement d’une rente mensuelle en cas de dépendance lourde. Les contrats signés avant la classification en GIR 2 peuvent ainsi verser plusieurs centaines d’euros par mois, selon les garanties souscrites.

Les démarches pour obtenir l’APA en établissement pour un GIR 2

La demande d’APA en établissement doit être effectuée auprès du conseil départemental du lieu où se situe l’Ehpad. Les démarches peuvent généralement être initiées par l’établissement lui-même, qui accompagne souvent les familles dans cette procédure.

Le dossier de demande comprend plusieurs pièces justificatives : un formulaire de demande d’APA, une copie de la pièce d’identité, un justificatif de domicile, les avis d’imposition ou de non-imposition, ainsi que les relevés de compte bancaire. L’établissement fournit également une évaluation du GIR du résident réalisée à partir de la grille AGGIR.

Une fois le dossier complet déposé, le conseil départemental dispose de deux mois pour instruire la demande et notifier sa décision. En cas d’urgence sociale ou médicale, l’APA peut être attribuée à titre provisoire pour un montant forfaitaire en attendant l’instruction complète du dossier. Il s’agit alors d’une demande d’APA en urgence. 

Le montant de l’APA attribué est notifié par courrier au bénéficiaire et à l’établissement. L’allocation est ensuite versée mensuellement, directement à l’Ehpad qui la déduit automatiquement de la facture du résident.

Il est important de signaler tout changement de situation pouvant impacter le montant de l’APA : évolution des ressources, aggravation de la dépendance nécessitant une réévaluation du GIR, changement d’établissement. L’APA fait l’objet d’une révision régulière, généralement tous les trois ans, pour vérifier que les conditions d’attribution sont toujours remplies.

Ainsi, le GIR 2 correspond à un niveau de dépendance important nécessitant une prise en charge quotidienne conséquente en Ehpad. Les résidents classés en GIR 2 ont besoin d’une assistance régulière pour la plupart des actes essentiels de la vie quotidienne, ce qui se traduit par un tarif dépendance élevé. Plusieurs aides financières existent pour limiter le reste à charge des personnes concernées et de leurs familles. L’APA en établissement constitue le principal levier de financement pour un résident en GIR 2, complétée, selon la situation, par l’APL, l’ASH, des aides fiscales ou encore des dispositifs issus des caisses de retraite et des assurances dépendance. La récente expérimentation du forfait global unique dans certains départements marque également une évolution importante vers une prise en charge plus lisible et plus équitable de la dépendance en Ehpad.

Sophie B.

Rédactrice, journaliste presse et web passionnée de lettres et de belles lettres, Sophie dispose d’une grande expérience dans le domaine de la rédaction. A la recherche de la satisfaction des lecteurs, Sophie s’attache à la clarté du sens autant qu’à la beauté du verbe. Un diplôme de Sciences Politiques tout comme une formation d’enseignante lui permettent d’allier justesse, dynamisme et rigueur au service d’un contenu unique et recherché. Elle part sans cesse à la recherche de la réalité du terrain. Ses investigations auprès des publics concernés et les interviews qu’elle mène avec professionnalisme rendent son contenu vivant et instructif. Depuis plusieurs années, Sophie met sa plume et son expertise au service des seniors, afin d’approfondir de manière claire et rigoureuse les thématiques qui les touchent de près.

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