Accompagner au quotidien un proche en perte d’autonomie représente un engagement considérable, tant physiquement qu’émotionnellement. Pour soulager les millions d’aidants, souvent épuisés, le dispositif de relayage à domicile, également appelé suppléance à domicile ou baluchonnage, offre une solution innovante. Un professionnel vient en effet remplacer l’aidant à son domicile pendant plusieurs jours consécutifs. Expérimenté depuis 2019, ce dispositif a été pérennisé par la loi du 15 novembre 2024.
Qu’est-ce que le relayage à domicile ?
Le relayage à domicile constitue une forme particulière de répit pour les proches aidants. Contrairement aux solutions classiques comme l’accueil de jour ou l’hébergement temporaire en établissement qui impliquent un déplacement de la personne aidée, le relayage permet à celle-ci de rester dans son environnement familier tandis que l’aidant peut s’absenter en toute sérénité.
Le principe du dispositif
Le relayage à domicile repose sur un principe simple : un professionnel qualifié, appelé relayeur, s’installe au domicile de la personne aidée pour assurer une présence continue pendant l’absence de l’aidant habituel. Cette intervention peut durer de 36 heures à six jours consécutifs maximum, permettant ainsi un véritable temps de récupération.
Pendant cette période, le relayeur accomplit toutes les tâches quotidiennes normalement réalisées par l’aidant : aide aux gestes de la vie quotidienne (toilette, habillage, repas), surveillance, accompagnement, entretien du domicile, et surtout, présence rassurante jour et nuit. Il ne remplace pas nécessairement les autres intervenants professionnels qui viennent déjà au domicile, comme les infirmières ou les aides à domicile, mais assure une continuité dans l’accompagnement.
L’origine québécoise du baluchonnage
Le concept trouve ses racines au Québec, où il est né dans les années 1990 sous le nom de « baluchonnage ». L’image du baluchon évoque le professionnel qui arrive avec ses affaires personnelles pour s’installer quelques jours au domicile, prêt à prendre le relais. Cette approche a démontré son efficacité pour prévenir l’épuisement des aidants tout en maintenant les personnes âgées dans leur environnement familier.
Inspirée de ce modèle québécois, la France a lancé l’expérimentation du relayage en 2019, avant de le pérenniser cinq ans plus tard face aux résultats encourageants observés sur le terrain.
Le cadre légal du relayage : de l’expérimentation au déploiement
Le parcours législatif du relayage s’inscrit dans le virage domiciliaire et illustre la volonté des pouvoirs publics de soutenir concrètement les proches aidants, tout en garantissant un cadre protecteur pour les professionnels qui assurent ces missions particulières.
Une expérimentation de cinq années
L’article 53 de la loi du 10 août 2018 pour un État au service d’une société de confiance avait lancé une expérimentation permettant des dérogations au droit du travail dans le cadre des prestations de suppléance à domicile. Cette expérimentation, menée de 2019 à fin 2024, a concerné une quarantaine de structures sur l’ensemble du territoire français.
Ces cinq années ont permis d’évaluer les bénéfices du dispositif pour les aidants et les personnes aidées, mais aussi d’identifier les difficultés pratiques et les ajustements nécessaires pour concilier besoins des familles et droits des salariés.
La pérennisation par la loi du 15 novembre 2024
La loi n° 2024-1028 du 15 novembre 2024 visant à améliorer le repérage et l’accompagnement des personnes présentant des troubles du neuro-développement et à favoriser le répit des proches aidants a définitivement pérennisé le relayage. Le dispositif est entré en vigueur le 1er janvier 2025, offrant ainsi une solution durable aux aidants qui en ont besoin.
Cette loi inscrit le relayage dans le Code de l’action sociale et des familles, à l’article L. 313-23-5, lui conférant une base légale solide. Elle définit les conditions dans lesquelles les établissements et services peuvent proposer ces prestations en dérogeant à certaines règles du droit du travail.
Le décret d’application du 19 août 2025
Le décret n° 2025-827 du 19 août 2025 est venu préciser les modalités concrètes de mise en œuvre du relayage. Publié au Journal officiel le 20 août 2025, ce texte détaille les critères d’éligibilité, les conditions d’intervention des professionnels, l’organisation des prestations et le cahier des charges que doivent respecter les structures proposant le relayage.
Ce décret apporte notamment des précisions essentielles sur le volontariat des professionnels, les temps de repos compensateurs, les qualifications requises et les démarches administratives à accomplir par les structures employeuses.
À qui s’adresse le relayage ?
Le relayage tel que défini dans la réglementation ne s’adresse pas à tous les aidants mais cible spécifiquement ceux qui accompagnent des personnes nécessitant une surveillance permanente en raison de troubles particuliers.
Selon le cadre légal, le relayage est réservé aux proches aidants de personnes présentant une altération des fonctions mentales, psychiques ou cognitives associée à des troubles du comportement, ou des troubles neuro-développementaux associés à des troubles du comportement.
Concrètement, cela concerne principalement les personnes atteintes de maladies neurodégénératives comme Alzheimer ou Parkinson, les personnes souffrant de troubles psychiques sévères, ou encore les personnes en situation de polyhandicap nécessitant une présence constante.
Cette définition peut cependant soulever des questions. Certains départements, durant la phase expérimentale, ont pu accompagner des personnes âgées très dépendantes mais sans troubles cognitifs prononcés. L’interprétation stricte des textes laisse craindre que ces situations ne soient plus éligibles, même si l’aidant peut être tout aussi épuisé. Les acteurs de terrain espèrent des clarifications pour ne pas exclure des aidants qui ont réellement besoin de ce répit.
Les proches aidants éligibles
Peuvent bénéficier du relayage les proches aidants qui accompagnent régulièrement et de manière non professionnelle une personne en perte d’autonomie vivant à domicile. Il peut s’agir d’un membre de la famille, du conjoint, d’un ami ou d’un voisin qui apporte une aide indispensable au quotidien.
Le relayage s’avère particulièrement précieux pour les aidants qui ne peuvent jamais véritablement s’absenter, ceux qui ont renoncé à toute vie sociale ou professionnelle pour s’occuper de leur proche, ou ceux qui commencent à montrer des signes d’épuisement physique et psychologique.
Comment fonctionne le relayage en pratique ?
L’organisation d’une intervention de relayage nécessite une préparation minutieuse pour garantir le confort de la personne aidée mais aussi de l’aidant et du professionnel relayeur.
La demande et l’évaluation préalable
La première étape consiste à contacter une structure proposant le service de relayage. Il peut s’agir d’un service d’aide à domicile (SAAD), d’un service polyvalent d’aide et de soins à domicile (SPASAD), d’un centre de ressources territorial, ou encore d’une association spécialisée dans l’accompagnement des personnes âgées ou handicapées. Les centres communaux d’action sociale (CCAS), les centres locaux d’information et de coordination (CLIC) ou plateformes d’accompagnement et de répit des aidants, sont à même de renseigner les personnes concernées et de les aider à trouver une structure à proximité de leur domicile.
Une fois la demande formulée, un professionnel de la structure se déplace au domicile pour rencontrer l’aidant et la personne aidée. Cette visite préalable est essentielle. Elle permet de faire connaissance, d’évaluer les besoins, de vérifier que les conditions matérielles soient réunies (notamment la possibilité d’offrir une chambre au relayeur), et de collecter toutes les informations nécessaires au bon déroulement du dispositif.
Le décret précise que cette évaluation doit désormais être réalisée par un salarié autre que celui qui effectuera la prestation de relayage. Cette disposition vise à garantir une évaluation objective, même si certains professionnels regrettent que cela puisse compliquer la création d’un lien de confiance préalable.
Bien préparer le relayage
Le relayage ne s’improvise pas. Une fois la demande acceptée, commence une phase de préparation approfondie. Le futur relayeur recueille un maximum d’informations sur les habitudes de vie de la personne aidée et de son aidant : horaires de lever et de coucher, rythme des repas, goûts alimentaires, activités appréciées, médicaments à administrer, passages d’autres professionnels, fonctionnement de la maison, personnes à contacter en cas d’urgence.
L’aidant est généralement invité à rédiger par écrit le déroulé d’une journée type, avec tous les détails qui peuvent aider le professionnel à connaître parfaitement les habitudes de la personne et à perturber le moins possible son quotidien et ses routines durant l’absence de l’aidant.
Un dossier formel est constitué, comprenant une fiche d’intervention détaillée et la signature d’un contrat. Une personne de confiance doit être désignée pour être jointe en cas de problème durant le relayage.
Comment se déroule le relayage ?
A la date prévue, le relayeur s’installe au domicile, généralement dans une chambre dédiée à proximité de celle de la personne aidée. Pendant toute la période, il assure une présence continue, de jour comme de nuit, prenant en charge l’ensemble des tâches habituellement réalisées par l’aidant.
Le relayeur aide aux gestes de la vie quotidienne (lever, toilette, habillage, repas), propose des activités adaptées (jeux, lecture, promenade), veille au bon déroulement de la journée et à la sécurité de la personne. Il coordonne également sa présence avec les autres intervenants professionnels qui continuent à venir au domicile : infirmières, kinésithérapeutes, aides à domicile.
Il est important de souligner que le relayeur n’est pas un professionnel de santé. Il ne réalise pas de soins infirmiers comme les injections ou les pansements complexes. En cas d’urgence médicale, il appelle les secours comme le ferait l’aidant habituel.
La durée maximale d’une période de relayage est fixée à six jours consécutifs, permettant à l’aidant de véritablement déconnecter, se reposer, ou vaquer à ses propres obligations sans stress ni culpabilité.
Les dérogations au droit du travail
Pour permettre cette présence continue 24 heures sur 24, le cadre légal autorise des dérogations exceptionnelles au Code du travail. Les salariés relayeurs ne sont temporairement pas soumis aux règles habituelles concernant la durée maximale de travail, les temps de pause obligatoires et le repos quotidien minimal de 11 heures.
Toutefois, ces dérogations sont strictement encadrées. Les salariés bénéficient d’un repos compensateur équivalent aux périodes de repos et de pause dont ils n’ont pas pu bénéficier pendant l’intervention. Ce repos peut être accordé en partie pendant la période de relayage elle-même, si l’organisation le permet (par exemple lorsque la personne aidée dort).
Le décret limite également le nombre d’interventions : un professionnel ne peut pas réaliser plus de 94 jours de relayage par an, garantissant ainsi sa préservation physique et psychologique.
Enfin, l’accord explicite du salarié est obligatoire. Aucun professionnel ne peut être contraint d’effectuer des missions de relayage, et son refus ne peut entraîner de sanction disciplinaire. Le consentement écrit doit être recueilli avant chaque intervention.
Les conditions pour proposer le relayage
Toutes les structures ne peuvent pas proposer le relayage à domicile. Le dispositif est strictement encadré pour garantir la qualité et la sécurité des prestations.
Quelles sont les structures autorisées à proposer le relayage?
La loi réserve le relayage aux établissements et services sociaux et médico-sociaux mentionnés à l’article L. 312-1 du Code de l’action sociale et des familles. Concrètement, il s’agit principalement des services d’aide et d’accompagnement à domicile (SAAD), des services de soins infirmiers à domicile (SSIAD), des services polyvalents d’aide et de soins à domicile (SPASAD), mais aussi des centres de ressources territoriaux ou de certaines structures du secteur du handicap.
Pour pouvoir proposer le relayage, ces structures doivent obtenir l’accord préalable de l’autorité compétente, qui est le conseil départemental ou l’agence régionale de santé (ARS) selon les cas. Cet accord est délivré sur la base d’une évaluation et d’un cahier des charges précis fixé par le décret.
Cette autorisation préalable garantit que seules les structures disposant des compétences, de l’organisation et des garanties nécessaires peuvent intervenir.
Qui peut être relayeur?
Les professionnels effectuant des missions de relayage doivent posséder des qualifications spécifiques. Le décret exige qu’ils soient titulaires d’une certification (diplôme ou titre) au minimum de niveau 3 inscrit au répertoire national des certifications professionnelles (RNCP).
Il peut s’agir d’auxiliaires de vie sociale (AVS), d’accompagnants éducatifs et sociaux (AES), d’aides-soignants, ou de professionnels équivalents disposant d’une expérience significative dans l’accompagnement de personnes en perte d’autonomie.
Au-delà des diplômes, les relayeurs reçoivent généralement des formations complémentaires spécifiques aux troubles neuro-dégénératifs, aux techniques de communication adaptées, et à la gestion de situations complexes comme les déambulations nocturnes ou les troubles du comportement.
Le profil humain est également déterminant : il faut une grande capacité d’adaptation, de l’empathie, de la patience, et une maturité personnelle permettant de gérer plusieurs jours d’absence de son propre domicile. Beaucoup de relayeurs sont des professionnels expérimentés, souvent âgés de 50 à 65 ans, dont la situation personnelle permet cette disponibilité.
Les sources de financement du relayage
Si la pérennisation du relayage représente une avancée majeure, la question de son financement reste un point sensible qui varie considérablement d’un territoire à l’autre.
Quel est le coût du relayage ?
Le relayage a un coût non négligeable. Il faut rémunérer un professionnel qualifié pour une présence continue de plusieurs jours, ce qui représente un volume horaire important. À titre indicatif, le coût d’une intervention de six jours peut dépasser 4 000 euros si l’on se base sur les tarifs horaires habituels des services d’aide à domicile.
Ce montant, souvent hors de portée pour la majorité des familles, explique que le financement du dispositif soit un enjeu central pour sa généralisation effective.
Des modalités de financement variables selon les départements
Durant la phase expérimentale, chaque territoire a développé ses propres solutions de financement, avec des résultats très inégaux. Certains départements ont fait le choix de financer intégralement le dispositif, le rendant gratuit pour les familles (hormis parfois une participation symbolique aux frais de repas du relayeur). D’autres ont laissé les familles se débrouiller avec des financements partiels.
Le Gard fait figure d’exemple avec un financement départemental complet, en demandant aux familles une participation symbolique de 15 euros par jour pour les frais de repas. Cette politique a permis un véritable essor du dispositif dans ce département.
Les pistes de financement pour les familles
En l’absence de financement départemental total, plusieurs pistes peuvent être explorées pour alléger le coût du relayage :
L’allocation personnalisée d’autonomie (APA) peut inclure dans son plan d’aide des solutions de répit, dont le relayage fait partie. Lors de l’évaluation à domicile pour une demande d’APA, les besoins de répit de l’aidant sont désormais systématiquement abordés. Une partie du budget APA peut ainsi être consacrée au financement d’interventions de relayage.
La majoration pour l’aide au répit dans le cadre de l’APA. Elle peut être mobilisée lorsque le plafond du plan d’aide est atteint et que l’aidant est indispensable. Cette enveloppe supplémentaire, plafonnée à 573,77 euros par an en 2025, peut contribuer au financement du relayage.
La prestation de compensation du handicap (PCH) pour les personnes en situation de handicap peut également financer des solutions de répit, dont le relayage.
Les caisses de retraite proposent parfois des aides spécifiques pour le répit des aidants. Il est conseillé de se renseigner auprès de sa caisse de retraite complémentaire.
Les mutuelles incluent de plus en plus des services d’aide aux aidants dans leurs contrats, avec parfois des forfaits répit qui peuvent couvrir tout ou partie du relayage.
Certaines associations comme France Alzheimer ou France Parkinson peuvent octroyer des aides ponctuelles à leurs adhérents pour financer des solutions de répit.
Quels sont les avantages du relayage ?
Au-delà de l’aspect pratique, le relayage comprend des bénéfices multiples pour l’ensemble des personnes concernées.
Pour l’aidant : un répit indispensable
Le principal bénéfice du relayage est évidemment pour l’aidant lui-même. Pouvoir partir plusieurs jours sans inquiétude, sachant que son proche est en sécurité et bien accompagné, représente une bouffée d’oxygène vitale.
Ce temps permet de dormir sans être réveillé la nuit, de s’occuper de sa propre santé (consultations médicales souvent négligées), de revoir des amis ou de la famille, de s’adonner à des loisirs oubliés, ou simplement de ne rien faire et de récupérer physiquement et psychologiquement.
Cette coupure régulière prévient l’épuisement, réduit le risque de dépression et permet à l’aidant de poursuivre son accompagnement sur le long terme, en préservant la qualité de la relation avec son proche.
Pour la personne aidée : le maintien des repères
Pour la personne en perte d’autonomie, le relayage présente l’avantage considérable de ne pas nécessiter de déplacement. Elle reste dans son environnement familier, avec ses meubles, ses objets, ses habitudes, ce qui limite l’anxiété et la désorientation, particulièrement chez les personnes atteintes de troubles cognitifs.
La présence continue d’un professionnel bienveillant, qui a pris le temps de connaître ses goûts et ses routines, offre un cadre sécurisant. Certaines personnes âgées apprécient même ce changement temporaire qui peut apporter une stimulation différente et rompre avec une certaine monotonie.
Pour les professionnels : une mission enrichissante mais exigeante
Pour les professionnels, le relayage représente une mission différente de l’aide à domicile classique. L’autonomie dont ils disposent, la possibilité de prendre le temps, de créer une vraie relation avec la personne aidée, et le sentiment d’être utile en permettant à un aidant de souffler constituent des sources de satisfaction professionnelle.
Toutefois, cette mission est exigeante. Elle requiert une grande disponibilité, une capacité à s’adapter à des environnements et des situations très variés, et une solidité psychologique pour gérer des troubles du comportement parfois difficiles, l’isolement de plusieurs jours hors de chez soi, et le risque d’épuisement malgré les temps de repos compensateurs.
Quels sont les enjeux posés par la pérennisation du relayage ?
La pérennisation du relayage marque une étape importante dans la reconnaissance des besoins des proches aidants. Cependant, plusieurs défis restent à relever pour que ce dispositif tienne toutes ses promesses.
L’enjeu du financement
La question du financement demeure centrale. Sans modèle économique clair et pérenne, le risque est grand de voir le dispositif se développer de manière très inégale sur le territoire, créant une injustice entre aidants selon leur lieu de résidence.
L’État, les départements et les organismes de protection sociale devront trouver un équilibre permettant de rendre le relayage accessible financièrement au plus grand nombre, tout en garantissant des conditions de travail décentes pour les professionnels.
Le recrutement et la formation des relayeurs
Le développement du relayage nécessite de recruter et de former suffisamment de professionnels acceptant ces missions particulières. Or, le secteur de l’aide à domicile connaît déjà des difficultés de recrutement importantes.
Il faudra rendre ces postes attractifs, tant en termes de rémunération que de conditions de travail, et proposer des formations spécifiques de qualité pour préparer les relayeurs à cette mission exigeante.
La clarification des critères d’éligibilité
Les professionnels de terrain espèrent des clarifications sur les critères d’éligibilité, notamment concernant les personnes âgées très dépendantes mais sans troubles cognitifs.
Ainsi, le relayage à domicile s’impose aujourd’hui comme une réponse essentielle au défi du répit des proches aidants. En permettant à l’aidant de s’absenter quelques jours tout en maintenant la personne accompagnée dans son environnement familier, ce dispositif offre un équilibre précieux entre continuité de l’accompagnement et nécessité de préserver la santé physique et psychologique des aidants. Pérennisé par la loi du 15 novembre 2024 et désormais encadré par un cadre juridique clair, le relayage marque une étape majeure dans la reconnaissance du rôle des aidants et dans la structuration des solutions qui leur sont destinées. Son déploiement soulève toutefois plusieurs enjeux déterminants : la mise en place de financements pérennes, le recrutement et la formation des professionnels relayeurs, ainsi que la clarification des situations éligibles pour garantir un accès équitable sur l’ensemble du territoire.
À l’heure où le maintien à domicile devient une priorité des politiques publiques, le relayage apparaît comme un outil incontournable pour soutenir durablement les familles. Sa réussite dépendra de la capacité collective à en assurer la qualité, l’accessibilité et la pérennité, afin que chaque aidant puisse bénéficier du répit dont il a besoin pour poursuivre son engagement dans les meilleures conditions.
Sources : Légifrance / Gerontonews





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