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Journée mondiale Alzheimer 2025 : un bilan incroyable

Le 21 septembre 2025, on célèbrera la 31ᵉ Journée mondiale Alzheimer. Instaurée en 1994 par l’Organisation mondiale de la santé (OMS) et Alzheimer’s Disease International, cette journée vise à sensibiliser le grand public aux enjeux liés à la maladie d’Alzheimer et, plus généralement, aux autres maladies neurodégénératives. Faite de rencontres, d’appels à projet, de sensibilisation et d’information, elle permet de mobiliser la société autour de la recherche, de l’accompagnement des personnes malades et du soutien aux aidants. A cette occasion, faisons le point sur les avancées de la recherche et les nouveaux espoirs. 

Quels sont les objectifs de la Journée mondiale Alzheimer ?

Chaque année, la Journée Mondiale Alzheimer rappelle à quel point toute la société doit se mobiliser pour lutter contre cette pathologie dégénérative grave qui touche 1,4 million de personnes en France et qui continue d’augmenter. Pour se faire, France Alzheimer, Vaincre Alzheimer, les Agences régionales de santé (ARS) et de nombreux autres acteurs clés initient différents projets de communication et de sensibilisation en poursuivant plusieurs objectifs essentiels : 

  • Sensibiliser le grand public : Informer sur les symptômes, les facteurs de risque et l’impact de la maladie d’Alzheimer.
  • Soutenir les patients et leurs proches : Mettre en avant les dispositifs d’aide et d’accompagnement disponibles.
  • Encourager la recherche scientifique : Promouvoir les avancées en matière de prévention, de diagnostic et de traitement.
  • Lutter contre la stigmatisation : Briser les tabous et favoriser une meilleure compréhension de la maladie.

En 2025, cette journée revêt une importance particulière, marquant le 40e anniversaire de la création de l’association France Alzheimer et maladies apparentées, qui œuvre activement dans tous les domaines de la lutte contre la maladie, de la formation et de l’information, du soutien aux aidants et du “mieux vivre” apporté aux malades et aux familles. À cette occasion, des événements festifs et inclusifs sont organisés à travers la France pour célébrer cet anniversaire et renforcer la solidarité envers les personnes touchées par la maladie.

Où en est la recherche pour Alzheimer ?

La maladie d’Alzheimer, première cause de démence dans le monde, reste un défi majeur de santé publique. En 2025, environ 55 millions de personnes sont concernées et ce chiffre pourrait presque doubler d’ici 2050 selon l’OMS. Face à cette urgence, la recherche s’accélère et explore plusieurs fronts : le diagnostic précoce, les traitements, les vaccins et la prise en charge globale des patients.

Des diagnostics de plus en plus précoces, accessibles et précis

Pendant longtemps, diagnostiquer Alzheimer nécessitait des examens lourds et coûteux : imagerie cérébrale, ponction lombaire pour analyser le liquide céphalorachidien… Des procédures souvent réservées à des centres spécialisés. Mais depuis peu, une véritable révolution est en marche avec l’émergence de biomarqueurs sanguins.

En 2025, plusieurs études internationales ont confirmé la fiabilité de certains marqueurs, notamment le phospho-tau217 et le phospho-tau181, capables de détecter les signes biologiques d’Alzheimer avec une précision supérieure à 90 %. Concrètement, un simple prélèvement sanguin pourrait permettre de savoir si une personne présente déjà les signes précurseurs de la maladie, parfois dix à quinze ans avant l’apparition des symptômes.

Ces tests ouvrent la voie à un dépistage plus précoce, plus large et plus équitable, permettant à la fois d’agir en prévention et d’intégrer les patients dans des essais cliniques au tout début de la maladie, au moment où les traitements ont le plus de chances d’être efficaces. Avec les autorisations successives de plusieurs traitements d’immunothérapie comme Lequembi et Kisunla qui ont montré une efficacité élevée aux premiers stades de la maladie, le diagnostic précoce revêt une importance particulière.

Les premiers traitements pour freiner, voire inverser le déclin cognitif

Sur le plan thérapeutique, 2025 marque une étape historique. Après des années d’échecs, de nouveaux médicaments d’immunothérapie sont désormais disponibles en Europe et aux États-Unis, malgré un récent refus de la Commission de Transparence de la HAS d’une autorisation d’accès précoce au lecanemab en France.

Les traitements d’immunothérapie contre Alzheimer ayant bénéficié d’une autorisation de commercialisation aux Etats-Unis et en Europe sont : 

  • Leqembi (lecanemab), un anticorps monoclonal qui cible la protéine bêta-amyloïde. Il a montré sa capacité à réduire les plaques amyloïdes dans le cerveau et à ralentir le déclin cognitif de manière significative chez des patients à un stade précoce de la maladie.
  • Kisunla (donanemab). Il s’agit également d’un nouveau traitement  d’immunothérapie contre la maladie d’Alzheimer, le second à avoir été autorisé après le Leqembi. Il vise également à réduire la quantité de dépôts bêta-amyloïdes dans le cerveau. Les essais ont montré une réduction des dépôts amyloïdes cérébraux de 84 % et un ralentissement du déclin cognitif et fonctionnel de 35 % après 18 mois de traitement, en particulier chez les patients diagnostiqués tôt.

Si ces traitements ne guérissent pas encore Alzheimer, ils marquent une avancée concrète en ralentissant, voire en inversant le processus de déclin cognitif, une première pour la médecine dans ce domaine, tandis que les traitements précédents visaient uniquement à soulager et à atténuer les symptômes. 

À côté de ces médicaments, de nombreux essais testent des approches combinées, associant par exemple immunothérapie, stimulation cognitive et hygiène de vie. Cette approche globale pourrait renforcer les bénéfices cliniques et s’adapter à la complexité de la maladie.

Le vaccin anti-Alzheimer : une piste prometteuse

Parallèlement, une autre stratégie suscite beaucoup d’espoirs : celle de la vaccination. Jusqu’ici, certaines études avaient montré que des vaccins destinés à d’autres maladies (zona, tuberculose) semblaient réduire le risque de développer une démence. Mais en 2025, une nouvelle étape est franchie avec la mise au point d’un vaccin spécifiquement conçu contre Alzheimer.

Développé par des chercheurs de l’Université du Nouveau-Mexique, ce candidat vaccin cible la protéine tau phosphorylée (p-tau181), une forme anormale de tau directement impliquée dans la dégénérescence des neurones. Le vaccin utilise une technologie de particules virales (VLP) pour apprendre au système immunitaire à reconnaître et éliminer cette tau toxique.

Les résultats précliniques sont encourageants :

  • Chez la souris, le vaccin a réduit les enchevêtrements de tau et amélioré les capacités de mémoire et de motricité.
  • Chez le macaque, il a induit une réponse immunitaire durable, sans effets secondaires graves.

La phase 1 d’essais cliniques sur l’homme devrait débuter prochainement. Si les résultats sont confirmés, ce vaccin pourrait ouvrir la voie à des moyens de prévention de la maladie d’Alzheimer. 

Une prise en charge globale et centrée sur la qualité de vie

La recherche ne se limite pas au domaine médical. Elle s’étend également à la prise en charge quotidienne des patients et au soutien de leurs proches.

Les approches non médicamenteuses

De nombreuses études montrent que l’activité physique régulière, la stimulation cognitive, la musique ou encore l’art-thérapie contribuent à préserver les fonctions cérébrales et à améliorer le bien-être des patients. Ces approches sont désormais intégrées dans les parcours de soins, en complément des traitements.

Le rôle des aidants

En France, on estime qu’environ 3 millions de proches apportent une aide quotidienne à une personne atteinte d’Alzheimer ou d’une maladie apparentée. Leur rôle est essentiel, mais souvent épuisant. Pour les soutenir, des formations spécialisées, groupes de parole et plateformes d’écoute comme Allo Alzheimer se développent.

Innovations technologiques

La technologie joue aussi un rôle croissant : objets connectés pour sécuriser le quotidien, applications pour stimuler la mémoire ou faciliter la communication, plateformes numériques pour coordonner les soins. Ces outils améliorent l’autonomie et réduisent la charge sur les aidants.

Une dynamique politique et sociétale

Enfin, les stratégies nationales et internationales insistent sur la nécessité de combiner recherche scientifique, accompagnement médico-social et sensibilisation du grand public pour faire reculer la stigmatisation, créer une société plus inclusive, accorder davantage d’attention au rôle d’aidant et apporter des aides concrètes, financières ou non. 

Ainsi, la Journée Mondiale Alzheimer 2025 marque un nouveau tournant dans la lutte contre cette pathologie. Elle rappelle l’urgence d’agir face à une maladie qui touche déjà plus de 55 millions de personnes dans le monde et dont la prévalence ne cesse d’augmenter. Les avancées scientifiques récentes, entre diagnostics plus précoces, traitements d’immunothérapie capables de ralentir, voire d’inverser le déclin cognitif et arrivée prometteuse d’un vaccin ciblant la protéine tau, apportent de nouveaux espoirs pour les patients et les familles.

Mais au-delà des progrès médicaux, la mobilisation collective demeure essentielle : améliorer la prise en charge, soutenir les aidants, briser les tabous et construire une société plus inclusive pour les malades et leurs proches. Cette 31ᵉ édition, qui coïncide avec le 40ᵉ anniversaire de France Alzheimer, est l’occasion de transformer l’espoir en actions concrètes. Car chaque pas en avant, qu’il soit scientifique, médical ou humain, rapproche un peu plus de l’objectif essentiel : faire reculer durablement la maladie d’Alzheimer et offrir une meilleure qualité de vie à ceux qui en sont touchés.

Sophie B.

Rédactrice, journaliste presse et web passionnée de lettres et de belles lettres, Sophie dispose d’une grande expérience dans le domaine de la rédaction. A la recherche de la satisfaction des lecteurs, Sophie s’attache à la clarté du sens autant qu’à la beauté du verbe. Un diplôme de Sciences Politiques tout comme une formation d’enseignante lui permettent d’allier justesse, dynamisme et rigueur au service d’un contenu unique et recherché. Elle part sans cesse à la recherche de la réalité du terrain. Ses investigations auprès des publics concernés et les interviews qu’elle mène avec professionnalisme rendent son contenu vivant et instructif. Depuis plusieurs années, Sophie met sa plume et son expertise au service des seniors, afin d’approfondir de manière claire et rigoureuse les thématiques qui les touchent de près.

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