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Un vaccin contre Alzheimer : un nouvel espoir pour les seniors

Et si la maladie d’Alzheimer pouvait être prévenue par un simple vaccin? C’est l’espoir que soulève une avancée scientifique prometteuse présentée en mars 2025 dans la revue spécialisée Alzheimer’s & Dementia. Des chercheurs américains ont mis au point un vaccin expérimental capable de réduire significativement l’accumulation de protéines toxiques dans le cerveau, responsables de la maladie d’Alzheimer. Un espoir immense pour la lutte contre la pathologie neurodégénérative la plus fréquente. 

La maladie d’Alzheimer : un défi majeur pour la recherche scientifique

Alzheimer touche environ 1,2 million de personnes en France, un chiffre qui devrait doubler d’ici 2050 avec le vieillissement de la population. Cette maladie neurodégénérative provoque des troubles de la mémoire, du langage, de l’orientation, et altère progressivement l’autonomie. Elle est liée notamment à l’accumulation de deux types de protéines anormales dans le cerveau : la bêta-amyloïde et la protéine tau.

La recherche scientifique contre Alzheimer ne cesse de progresser, avec, sur les dernières années, des découvertes révolutionnaires dans le domaine notamment du dépistage précoce, combiné aux outils de l’IA, et de la thérapie, avec les récentes autorisations de mise sur le marché de traitements issus de l’immunothérapie pour ralentir le déclin cognitif. 

Jusqu’ici, aucun vaccin ciblé de la maladie d’Alzheimer n’avait montré de résultats concluants, mis à part certains vaccins non spécifiques comme le vaccin contre le zona pour protéger de la démence. 

En mars 2025, une équipe de chercheurs américains a annoncé des résultats très prometteurs concernant un vaccin contre la maladie d’Alzheimer, sur le point de passer à la phase d’essais cliniques chez l’humain. Ce qui représente une avancée majeure pour une nouvelle stratégie thérapeutique basée sur la prévention et l’élimination des lésions cérébrales caractéristiques de la maladie.

Un vaccin ciblant les agrégats de protéine Tau

Après avoir montré des résultats encourageants sur la souris et des primates non humains, le vaccin testé par des chercheurs de l’Université du Nouveau-Mexique, aux États-Unis, devrait prochainement entamer des essais chez l’humain. L’étude a été publiée dans la célèbre revue américaine Alzheimer’s & Dementia

Pour comprendre le fonctionnement de ce nouveau vaccin, il est important de revenir sur les phénomènes physiologiques qui provoquent la destruction des neurones chez les personnes atteintes d’Alzheimer. Deux phénomènes principaux sont mis en cause, l’accumulation anormale de la protéine bêta-amyloïde qui se retrouve en trop grande quantité dans le cerveau et forme des agrégats fibrillaires toxiques entre les neurones, et l’agrégation de la protéine Tau entraînant un enchevêtrement neurofibrillaire à l’intérieur des cellules nerveuses. C’est cette deuxième particularité que cible le vaccin candidat de l’étude et plus particulièrement les phosphorylations à l’origine du dérèglement de la protéine Tau. Selon les précisions apportées par Sciences et Avenir  sur la base de la publication officielle des résultats de l’étude, le vaccin agit selon le mécanisme suivant : “l’idée est que le vaccin aide le système immunitaire à reconnaître et éliminer les protéines tau modifiées par cette phosphorylation, qui ont un grand risque de former des agrégats, sans attaquer les protéines tau saines.”

Depuis deux décennies, plusieurs essais cliniques de vaccins contre Alzheimer ont été menés, souvent sans succès. Ce vaccin a pour avantage d’induire une réponse immunitaire dirigée contre les formes pathologiques de tau tout en évitant la neuro-inflammation excessive qui avait miné les tentatives précédentes.

Des résultats encourageants et sûrs

Les tests ont été menés sur des modèles de souris atteintes d’une forme expérimentale d’Alzheimer, c’est-à-dire génétiquement modifiées pour développer une production anormale de la protéine Tau dans les six mois. 

Les souris ont reçu deux doses de vaccin avec un intervalle de quatre semaines entre les deux. 

Ces premiers tests ont montré une forte réduction des agrégats de tau dans le cerveau des souris vaccinées et une diminution des signes cliniques associés, ce qui montre une certaine efficacité pour éviter ou au moins retarder la maladie. 

Pour s’assurer de la sûreté du vaccin et vérifier qu’il ne présente pas des risques de neuroinflammation associés aux candidats de vaccins contre Alzheimer testés par le passé, les chercheurs l’ont testé également chez des Macaques, plus proches de l’homme que les souris. Après trois injections avec un intervalle, le vaccin s’est révélé sûr et efficace, provoquant une forte production d’anticorps et une réduction importante de la protéine tau phosphorylée, sans effets secondaires graves.

Enfin, les chercheurs ont testé le vaccin sur des cerveaux humains issus d’autopsies et les anticorps ont également montré une bonne efficacité contre la protéine Tau anormale. 

Au vu de ces résultats très positifs, le vaccin devrait probablement entamer prochainement une phase d’essais cliniques sur les humains. 

La publication des résultats de l’étude réalisée par les chercheurs de l’Université du Nouveau-Mexique concernant ce vaccin ciblant la protéine tau marque une avancée scientifique majeure dans la lutte contre la maladie d’Alzheimer. 

Pour la première fois, une stratégie vaccinale démontre à la fois une efficacité prometteuse sur les mécanismes pathologiques de la maladie et une bonne tolérance chez des modèles animaux proches de l’humain. 

Si les essais cliniques à venir confirment ces résultats, cette innovation pourrait révolutionner la prévention d’Alzheimer, en offrant une solution simple, sûre et accessible avant l’apparition des premiers symptômes. 

Sources : Sciences et Avenir / Alzheimer’s Association 

Sophie B.

Rédactrice, journaliste presse et web passionnée de lettres et de belles lettres, Sophie dispose d’une grande expérience dans le domaine de la rédaction. A la recherche de la satisfaction des lecteurs, Sophie s’attache à la clarté du sens autant qu’à la beauté du verbe. Un diplôme de Sciences Politiques tout comme une formation d’enseignante lui permettent d’allier justesse, dynamisme et rigueur au service d’un contenu unique et recherché. Elle part sans cesse à la recherche de la réalité du terrain. Ses investigations auprès des publics concernés et les interviews qu’elle mène avec professionnalisme rendent son contenu vivant et instructif. Depuis plusieurs années, Sophie met sa plume et son expertise au service des seniors, afin d’approfondir de manière claire et rigoureuse les thématiques qui les touchent de près.

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